Messe du 14ème dimanche ordinaire

 

 

Jean-Paul Odiet, assistant pastoral, à l’église de St-Imier, BE, le 3 juillet 2005

Lectures bibliques : Zacharie 9, 9-10; Romains 8, 9-13; Matthieu 11, 25-30 – Année A

C’est en arrivant en haut de la colline qu’un ami comprit pourquoi il avait eu tant de peine à monter. En ouvrant son sac à dos pour le pique-nique, il découvrit quatre grosses pierres en plus de ses affaires.

Vous vous imaginer bien que ce n’était pas lui qui avait mis ces quatre pierres dans son sac, mais quelques copains farceurs.

Nous portons tous sur nos épaules, de ces pierres, que nous n’avons pas choisies et qui se retrouvent dans le sac à dos de nos existences, qui viennent alourdir notre vie, rendre notre marche plus difficile. Fardeaux non choisis qui se retrouvent là, pierres qui portent les noms de : maladie, décès, licenciement, rupture et tant d’autres encore que chacune et chacun pourrait nommer.

Comme cet ami, nous nous demandons parfois quel est le vilain farceur qui s’est amusé à glisser quelques cailloux parmi nos affaires. Nous sommes alors parfois tentés de penser que Dieu ne doit pas être innocent à tout cela, puisqu’il est le Tout-Puissant.

Les textes de ce dimanche nous décrivent un Dieu bien différent d’un vilain farceur.

– Le prophète Zacharie nous invite à nous réjouir car le roi qui vient « brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations ».
– St Paul nous promet que l’Esprit qui a ressuscité Jésus habite en nous et qu’il donnera la vie à nos corps mortels.

Dieu n’est pas celui qui vient alourdir notre existence, mais au contraire, Il nous promet de nous libérer de tous les fardeaux que nous portons, jusqu’à nous libérer même de celui de la mort. Comme le dit aussi le psaume : « Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés. » Il ne vient pas nous faire de croche-pieds.

Non, Dieu n’est pas celui qui vient déposer des cailloux dans notre sac à dos de la vie pour nous punir ou nous tester.

Au contraire, par Jésus, il nous redit encore aujourd’hui : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi je vous procurerai le repos. ». Ils s’opposent ainsi à cette compréhension pharisienne qui avait tendance à faire de Dieu celui qui envoyait la maladie, la mort, la guerre … Ainsi derrière chaque maladie on soupçonnait que le malade ou ses proches avaient mal agi et qu’il devait ainsi payer. Il fallait donc se libérer de cela en accomplissant des sacrifices, des rites …

Avec Jésus il ne s’agit pas de faire des choses pour plaire à Dieu, ni d’accomplir des actes pour mettre Dieu de son côté afin qu’il ne nous arrive rien, mais il s’agit plutôt de se laisser rejoindre par Dieu.

Jésus nous propose son joug. Un joug c’est une pièce en bois utilisé pour atteler deux bœufs afin qu’ils puissent tirer une charrette. Jésus nous propose de prendre son joug, c’est-à-dire de s’atteler avec nous afin de nous aider à tirer en avant notre existence, y compris tout ce qui nous parait être un fardeau.

Etre disciple, être chrétien, c’est prendre le joug du Christ, c’est choisir, LE choisir comme partenaire, c’est reconnaître que seul je n’arrive pas à porter toute mon existence, avec les cailloux qui viennent l’alourdir. C’est reconnaître que le Christ est celui qui procure le vrai repos.

Alors que dans notre coin de pays nous commençons les vacances scolaires maintenant et que de nombreux personnes prendrons du temps pour ce reposer durant cette période, nous comprenons volontiers le repos comme un hamac entre deux palmiers. Oui, nous avons besoin de repos.

Mais, le repos offert par le Christ est pourtant bien plus qu’un temps de « fare niente », qu’une parenthèse dans le rythme parfois infernal de nos vies. Le repos dont parle le Christ, c’est cette union profonde à Dieu. C’est cette paix intérieure retrouvée, cette profondeur d’être avec laquelle nous restons en lien.

Si le Christ nous apporte le repos, il ne s’agit donc pas d’une cessation d’activité, de s’asseoir et de le laisser faire, mais d’un état d’esprit, d’une ouverture à l’Esprit du Christ qui vit en nous et qui nous apporte la paix. Le repos du Christ nous donne de ne pas nous laisser écraser par le poids des fardeaux, des pierres que nous portons mais de continuer notre route dans la confiance et l’espérance jusqu’au jour un repos plus grand nous attend.

A vous tous qui nous écouter sur la route des vacances, à vous qui prendrez un temps de repos bien mérité, à vous qui n’avez pas chercher le repos mais devez rester au lit, à vous qui ne pouvez plus trop vous déplacer, à vous toutes et tous pour qui le fardeau semble lourd ces jours ci, je souhaite que ce temps de vacances où tant d’hommes et de femmes prennent du repos, qu’il soit l’occasion pour chacune et chacun de redécouvrir que Dieu l’accompagne, est avec lui. Que ce temps de repos soit l’occasion d’une redécouverte de cette profondeur qui est en vous, ce Dieu qui a déposé la vie et veut vous aider à vivre dans la paix.

Alors toute activité, tout ce que vous avez à vivre, ne sera pas seulement des choses à faire, mais vous serez en lien avec le Christ qui vous aime. Vous serez en repos, c’est-à-dire en paix parce que ça correspond à votre être profond.

Oui, bonne vacances à ceux qui peuvent en prendre, retrouvez ce qui est essentiel en vous : le Christ qui vous aime et vous aide à porter vos fardeaux. Amen.

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