Messe de l’Ascension

 

Abbé Marcellin MOUKAM-KAMENI, à l’église de Grimisuat, VS, le 29 mai 2003.

Lectures bibliques : Actes des Apôtres 1, 1-11; Ephésiens 4, 1-13; Marc 16, 15-20

Bonjour ! Comment ça va ? Je salue et remercie la présence de la Radio Suisse Romande dans notre église paroissiale de Grimisuat. Je salue et souhaite bonne fête à tous les auditeurs de cette messe de l’Ascension du Seigneur. Je les remercie d’accepter d’être nos paroissiens d’occasion pendant cette tranche d’antenne.

 

Des deux textes liturgiques de cette fête de l’Ascension, j’ai retenu pour vous les proposer en méditation ces trois phrases : Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? (1ère lecture) Et plus loin dans l’évangile : Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création avant de conclure : Le Seigneur travaillait avec eux… Ces bouts de phrases me paraissent plus éclairants sur la signification de l’événement que nous célébrons et sur le message subséquent.

 

Pourquoi restez-vous là à regarder le ciel ? (1ère Lecture) Est-ce une parole de reproche faite aux apôtres – et à nous tous aussi – ? Dans ce cas elle semble malvenue puisque pour les apôtres comme pour nous aussi il est tout à fait naturel de fixer le ciel comme pour tendre vers ce qui nous dépasse, ce qui ne pourra jamais être atteint par nos propres forces. Par ailleurs, ne disons-nous du ciel qu’il est la demeure de Dieu ? Le ciel et/ou les cieux ne constituent-ils pas un court article de notre credo lorsque nous professons : il est monté aux cieux ; il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ? Alors quel est le sens de la question des anges ? La question des anges fait affleurer à notre conscience que nous ne pouvons pas aller au ciel comme si la terre n’existait pas. En clair, les anges voudraient nous dire que le ciel est pour plus tard, il sera toujours temps d’y aller à la fin de votre vie, pour l’instant, rien ne sert de regarder en l’air ; la condition du chrétien c’est de travailler sur terre pour y répandre le message du Christ.

 

Toutefois, il est à préciser que notre légitime désir de bonheur ne consiste ni à être tellement dans les nuages au point de n’avoir vraiment plus les pieds sur terre ni à diriger notre pensée et notre vie comme si la vie sur terre était la seule raison d’exister. « Un vrai chrétien » comme le soutient à juste titre Jean-Claude Marteau-Lacour, « ne s’enferme pas dans le matériel, ni ne s’évapore dans le spirituel ; il tient à la fois et la terre et le ciel. Il s’efforce d’assumer sa propre histoire et celle du monde, tout en s’ouvrant à leur véritable destinée qui est au ciel. »

 

Et pour ce faire, comment s’y prendre ? C’est à ce niveau que notre méditation glisse sur le second et dernier morceau choisi : Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création avant de conclure : Le Seigneur travaillait avec eux…

 

En relevant, en guérissant et en réconciliant les hommes et les femmes qu’il a rencontrés, le Christ nous a montré la direction. Il a vécu totalement la mission qu’il a reçue de son Père. Pour l’avoir remplie à la perfection, le Christ en connaît les joies, les dangers et les risques. C’est pourquoi, après son départ, il nous reste présent en nous promettant son Esprit, Esprit de force et de paix, de justice et d’espoir, en un mot, Esprit du bien. C’est lui qui par nous et avec nous fait du bien au monde et il poursuit cette œuvre par ses apôtres, qu’il envoie : Allez dans le monde entier, et qu’il charge d’agir comme lui-même l’avait fait, par la mission, l’annonce de la Bonne Nouvelle, le baptême, la foi, les signes de la nouvelle création : chasser les démons de la perversité et de l’asservissement ; parler le langage de la vérité, de l’espoir et de la tendresse ; échapper aux poisons de la violence et de l’injustice ; guérir les cœurs blessés. Le Seigneur agissait avec eux.

 

Pour finir, retenons qu’aujourd’hui, nous célébrons un court article de notre credo : Il est monté aux cieux ; il est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant ! Cependant, la fête de l’Ascension n’est pas une commémoration nostalgique. Elle est une mobilisation car le Seigneur qui agissait avec les apôtres continue encore aujourd’hui à agir en donnant à l’Eglise les hommes nécessaires à son édification : des hommes et des femmes qui, sous la mouvance de l’Esprit du Christ osent dire au monde que la vie a un sens : tout homme est créé par amour, pour vivre de l’amour et retourner à l’amour.

Amen.

 

 

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