Messe du dimanche de Pâques

« Il vit et il crut. »

Monseigneur Michel Pansard, à la cathédrale Notre-Dame de Chartres, le 16 avril 2006
Lectures bibliques : Actes 10, 34-43; Colossiens 3, 1-4; Jean 20, 1-9 – Année B

L’Évangile de Pâques nous fait découvrir la foi pascale en sa naissance.

Le disciple bien aimé voit ce que voit Pierre, le linceul et le linge qui couvrait le visage roulé à part. Ce qu’il voit devient le signe qu’il s’agit d’autre chose qu’un enlèvement. Il pressent une œuvre de Dieu. « Il vit et il crut, jusqu’ici, ils n’avaient pas compris que d’après les écritures… » Il y a autre chose à voir, à espérer, à comprendre et donc à vivre, en dépit ce qui s’imposait à première vue comme évidence.

A-t-il compris dans le tombeau vide ce qui réchauffait le cœur des disciples d’Emmaüs ? Ce que Pierre proclame chez le centurion ? A-t-il compris, lui qui était là au pied de la croix que dans l’engagement de toute sa vie jusque dans sa mort, Jésus vivait l’engagement même de Dieu pour nous les hommes. Que Jésus témoignait du combat de Dieu contre tout ce qui fait mal aux hommes, déforme leur ressemblance, les éloigne de l’alliance, Engagement et combat de Dieu dont témoignent les écritures.

Il vit et il crut, non la victoire de la mort, mais la victoire du don, de l’engagement, de l’amour de Dieu en Jésus-Christ. Quelle invitation pour les croyants que nous sommes à fréquenter les Écritures pour nous familiariser aux manières d’être et de faire de Dieu, fidèle à temps et à contretemps à sa promesse et son alliance.

 

« Tout homme qui croit en lui reçoit par lui le pardon de ces péchés. »

La prédication de Pierre au centurion annonce en Jésus le Vivant, celui qui nous sauve. Celui qui ne cesse de nous libérer de tout ce qui nous retient captif, comme la crispation et fermeture excessives sur nous-mêmes qu’est le péché. Ces situations diverses dans lesquelles nous nous enfermons nous-mêmes, nous enfermons les autres ou les autres nous enferment comme dans des tombeaux scellés.

La prédication apostolique témoigne de l’émergence d’une nouveauté absolue de Dieu dans notre monde. En ressuscitant Jésus d’entre les morts, Dieu ouvre nos vies closes sur plus qu’elles-mêmes. En Lui, Jésus, un pardon, un avenir et une espérance nous sont donnés.

La foi chrétienne ne fait pas l’impasse sur les drames de nos vies comme elle rappelle la passion et la mort de Jésus, mais ceux-ci peuvent devenir un lieu d’espérance parce que contre toute apparence, la haine, la violence, la faiblesse et la mort n’ont pas eu le dernier mot sur la vie de Jésus et ne l’emporteront pas sur nous. « Dieu l’a ressuscité, nous en sommes témoins ! »

 

« Frères vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut. »

Nous avons entendu les accents de Paul qui nous invite à vivre en cohérence avec la foi pascale. Le baptême en nous associant à la mort et la résurrection du Christ nous appelle à vivre et agir dans le dynamisme de la vie de Jésus ressuscité qui demeure le dynamisme de sa vie donnée, livrée par amour pour nous et pour la multitude. Il nous appelle à vivre, ici et maintenant, à l’égard de nos frères de l’amour même dont Jésus nous aime et dont nous avons goûté qu’il était à l’œuvre dans nos vies.

Amen

 

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