Messe télévisée de la fête de la Pentecôte

 
LA FORCE D’EN HAUT

Père Martin Tierney, à l’église de la Sainte-Famille, Kill-on-the-Grange (Dublin), le 3 juin 2001.

Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Romains 8, 8-17; Jean 14, 15-26

Dans la vie de chacun, il y a un moment de vérité. Ce moment peut être un tournant pour le voyage qu’est la vie. Ainsi pour cet homme alcoolique qui rassurait sa famille et ses amis pendant des années qu’il allait  » très bien, merci « , le moment de la vérité est venu lorsqu’il a été pris d’un étourdissement au volant de sa voiture. Pour un couple qui connaissait des difficultés, le moment de vérité est venu lorsqu’ils ont enfin reconnu que leur mariage était en panne et qu’ils avaient besoin d’aide. Pour un étudiant qui affronte des études qui le dépassaient, le moment de vérité est venu lors de l’échec aux examens. Le moment de vérité peut nous arriver à travers un vague sentiment de malaise par rapport à notre vie.  » N’y a-t-il rien d’autre ? « , nous demandons-nous ? parfois, nous perdons l’espoir et nous nous posons la question :  » Est-ce que ma vie pourrait être différente ?  » Beaucoup de personnes honnêtes cherchent sans cesse à trouver le sens de ce monde cruel et désordonné. Il peut y avoir de multiples moments de vérité dans une seule vie. Ainsi en fut-il au jour de la Pentecôte.

Ce matin, j’ai de si bonnes nouvelles que je ne peux les garder pour moi-même ; nous ne sommes pas seuls à lutter ! Jésus nous a promis une aide toute autre, un paraclet. Selon cette promesse, recevoir  » la Force d’en haut  » ! Notons comment tout le monde a soif du pouvoir – dans le monde de la politique, des affaires, des églises, des syndicats, des mouvements de bénévoles. La force que Jésus a promis est différente. C’est la force qui nous permet de faire face à tout ce que la vie nous donne et de lutter pour vivre de sa loi d’amour.

Cette promesse de force a été réalisée au jour même de la première Pentecôte. Un petit groupe de gens assez misérables et effrayés, blottis dans la chambre pour se protéger, furent transformés. Le Paraclet était venu. Le Paraclet – quelqu’un qui nous vient en aide dans les périodes de crise. Un consolateur – quelqu’un qui rend le courage aux découragés.

De nos jours, le mot  » consoler  » évoque plutôt la douleur, un  » consolateur  » veut dire quelqu’un qui compatit avec nous quand nous sommes tristes. Sans aucun doute, le Saint-Esprit en fait autant, mais ce serait le déprécier que de réduire son œuvre ainsi. Nous parlons souvent d’être à même de nous sortir dans la vie. Voilà exactement l’œuvre de l’Esprit saint. C’est lui qui comble nos insuffisances, guérit nos blessures et nous aide à faire face à la vie. A la place du découragement, le Saint Esprit donne l’espérance.

Comment est-ce que je peux faire l’expérience de cette force dans ma vie ? comment est-ce que ma vie pourrait changer ? Le problème n’est pas celui de trouver Dieu. Il est plutôt de nous laisser  » trouver par Dieu « . Les disciples effrayés étaient mûrs, ils attendaient d’être trouvés, dans cette Chambre Haute. Les membres des Alcooliques Anonymes attestent que la découverte la plus importante c’est de devenir conscient que l’on a été découvert par quelqu’un.

A l’approche de Dieu, la plupart de nous se sauvent, ne voulant pas croire que sa tendresse apporte la guérison, que son Esprit transforme. Pourtant, la certitude d’une  » force plus grande que nous  » a apporté de l’espérance à des millions de personnes. Voilà comment le Saint Esprit agit puissamment pour transformer les vies humaines ! Pour ceux qui veulent le voir, il est évident. Cette même force est là aussi dans le train-train journalier de ma vie. Vous recevrez la Force, celle d’en Haut…  »

Jessica Powers, une poétesse américaine écrit :
 » Il s’écrie à toute âme qui est fermée :
Ouvre-moi, mon épouse, ma sœur.
Et une fois dedans, Il s’écrie encore :
Viens à moi dans cet endroit secret,
Oh, écoute-Le ce soir, s’écriant de par le monde entier,
Un dernier appel d’amour à une race mourante.  »

Mais il y a encore autre chose dans ce tableau de Pentecôte :
Un ancien proverbe irlandais, qui se traduit par :  » Celui qui n’a pas d’âme-sœur est comme un corps sans tête « . A la pentecôte, ce groupe timide et craintif des Apôtres est transformé en une famille chrétienne. C’est une famille d’âmes-sœurs. La communauté est en train de souffrir ses douleurs d’enfantement. On a confié à cette communauté la tâche de  » connaître Dieu et de Le faire connaître « . Ce même mandat nous a été transmis aujourd’hui. Nous sommes l’Eglise, nous sommes appelés à nous réconforter les uns les autres, et surtout ceux qui souffrent. Nous ne sommes plus des orphelins. Nous avons un Consolateur, un Paraclet, un Esprit de Force et de Vérité qui sera avec nous jusqu’à la fin des temps.


 

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