Messe du jour de Noël

Père Peter Dennemann , à la basilique St-Nicolas, IJsselstein, Hollande, le 25 décembre 2009
Lectures bibliques : Isaïe 52, 7-10; Hébreux 1, 1-6; Jean 1, 1-18 – Année C

 

Au commencement était le Verbe
Et le Verbe était auprès de Dieu
Et le Verbe était Dieu.

Il y a des mots qui relient qui adoucissent, qui caressent, qui confortent.
Nous grandissons grâce aux compliments.
Il y a aussi des mots qui tranchent, qui terrorisent, qui enferment.
Les injures sont ressenties comme une gifle.
Il y a aussi des mots qui mettent de l’ordre dans le chaos.
Comme un enseignant qui demande le calme à ses élèves.
Ou comme une mère qui console son enfant et dit que tout s’arrangera.
Les mots suivants créent aussi de l’ordre :
Dieu dit : « Que la lumière soit ! et la lumière fut »
Dieu parle et la vie apparaît.
En hébreu, le terme ‘dabar’ signifie ‘parole’ mais aussi ‘action’.
Dieu agit par des paroles qui sont des actions.
C’est ce Dieu qui fait jubiler saint Jean comme nous venons de l’entendre.
C’est un Dieu de paroles pleines d’efficacité.
La Parole (le Verbe) est chair,
Ce qui veut dire : qu’on peut voir, sentir, toucher,
devenue chair par la venue de Jésus dans notre monde.
« Le Verbe s’est fait chair
Et il a habité parmi nous »
dit Jean.
Dieu s’est finalement vraiment exprimé dans l’homme Jésus.
Jésus, la parole la plus vraie de Dieu.
S’exprimer vraiment
Parler vraiment.
Quand cela nous réussit-il ?
Cela réussit lorsque nos paroles sont libératrices et source de vie.
Et c’est ce que Jean voit dans ce que Jésus dit et dans ce qu’il fait.
Ses paroles et ses actes ressemblent à ceux de Dieu.
Mieux : dans tout ce que fait Jésus,
même à travers toute la personne qu’est Jésus,
Dieu parle aux hommes.
C’est pourquoi Jean témoigne :
« Nous avons vu sa gloire,
La gloire qu’il tient de son Père
Comme Fils unique, plein de grâce et de vérité »
Plein de grâce, cela signifie :
en Jésus, les traits de caractère de Dieu sont visibles.
Plein de vérité :
Ce que dit Jésus est solide, ce qu’il fait tient bon.
Aujourd’hui, nous célébrons sa venue.
Jésus, né de Marie,
né de l’amour de Dieu,
né pour nous, donné à nous.
Le Dieu de vie et de lumière, le grand secret de tout ce qui est, ne reste pas à distance comme lointaine origine ou lointain avenir.
Non, Dieu est devenu tangible dans un homme de chair et de sang.
Dans l’Enfant de Bethléem
nous fêtons Dieu.
Pouvez-vous fêter avec nous ?
Eclatez en cris de joie,
Ruines de Jérusalem,
Car le Seigneur a consolé son peuple’
C’est ce que dit aujourd’hui le joyeux message du prophète Isaïe.
Ces paroles peuvent-elles vous toucher ?
Ou bien vous sentez-vous trop écrasés par les ruines de notre univers ?
Ou peut-être par les ruines de votre propre vie ?
Vous voudriez bien, mais cela ne réussit pas ?
Beaucoup de chants de Noël expriment les désirs humains.
Ils chantent le désir de chaleur, de sécurité, et bien plus encore.
Dans l’Enfant de Bethléem,
le désir de Dieu envers l’homme
et le désir de l’homme envers Dieu
se rencontrent
Il s’agit d’un nouveau-né qui est complètement tourné vers Dieu.
Dans cette aspiration, Jésus est sublime.
Car devenu adulte nous voyons Jésus parler de Dieu et agir en son Esprit.
Par ses paroles et ses actes, Jésus nous fait voir Dieu, il nous le rend très proche.
Inversement, Dieu se rend très proche par Jésus.
Les traits de caractère de Dieu,
tels que la miséricorde, la pitié, l’amour, imprègnent sa vie.
Mais aussi, les traits de Dieu, à la fois pleins de chaleur et provocateurs, nous les retrouvons dans sa vie et ses paroles.
Des paroles telles que
‘lève-toi et marche’ au paralytique
‘jeune fille,lève-toi’ à la fillette moribonde
‘lève-toi, ta confiance t’a sauvé’ au lépreux
‘ne craignez pas’ aux apôtres secoués par la tempête sur le lac,
concrétisent sa miséricorde et sa pitié.
Il est unique, ce Jésus : Fils de Dieu, Fils de l’Homme.
L’aspiration de l’homme vers Dieu,
Est-ce que je la reconnais ?
Est-ce que j’ose voir cela dans l’Enfant de Bethléem ?
Les enfants nous émeuvent, nous rendent plus doux.
Cela nous ouvre au mystère de Dieu.
Comme tout enfant nouveau-né, l’Enfant de Bethléem éveille l’enfant en moi.
L’enfant en moi qui refuse de jouer au plus fort, de manipuler froidement, d’utiliser des paroles creuses.
Mais qui est prêt à l’ouverture, à la confiance.
Oui, c’est ainsi que Dieu nous a voulus.
Voilà l’idée que Dieu se fait de nous, celle de quelqu’un qui continue à rayonner comme une étoile, même dans les nuits de la vie.
Laissez-vous toucher par cet Enfant.
L’émerveillement et le respect pour tout ce qui vit donnent à votre vie l’éclat qui subsiste encore après Noël.
Je vous le souhaite, à vous et à moi-même.
Sainte fête de Noël.

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