Messe du 24° dimanche ordinaire

 

Abbé Milan Galinac, à la paroisse de Saillon (VS), le 12 septembre 1999
Lectures bibliques : Si 27, 30-28,7; Rm 14, 7-9; Mt 18, 21-35

Le CŒUR et la MEMOIRE,
tout au long de l’histoire,
n’ont cessé de faire prévaloir
leur domination et leur pouvoir.

Dans l’un et dans l’autre,
les souvenirs de la vie, les événements,
les visages et les mots,
les regards et les comportements
viennent tisser la fresque des ombres et des lumières,
et nous dire l’impossible PARDON
au cœur de nos blessures et de nos cassures.

Le CŒUR et la MEMOIRE,
à force de vouloir
tout garder, ou tout oublier,
souvent se sont opposés,
et dans leur tenace désaccord,
ont laissé à nos souvenirs,
plus que la marque des plaisirs,
celle, opiniâtre, de l’usure et des rides.

Souvent nos pensées pourraient nous surprendre
jusqu’à nous demander
si Dieu, le père bon et éternel,
miséricordieux et lent à la colère,
n’a pas accordé à son cœur
plus de pouvoir qu’à sa mémoire.
Et quand Il invite à pardonner jusqu’à septante fois sept fois,
il faut encore se demander
si ce n’est pas autre chose
qu’Il entend nous réclamer.

Quelque chose
qui donnerait à notre cœur
plus de liberté et de pouvoir,
jusqu’à nous faire oublier
nos vieilles rancunes et nos méchancetés,
et, simplement, nous enseigner,
qu’à force d’aimer on peut arriver à oublier.

La parole de Dieu aujourd’hui,
loin d’être un discours ou une simple invitation,
nous dit combien nous sommes aimés
et combien nous sommes pardonnés.
Elle entre dans nos mémoires,
elle efface l’immensité de nos fautes,
elle enseigne et nous instruit,
pour nous dire que le Cœur
possède la grandeur
de nous faire oublier les douleurs du passé.

Si la Bible nous enseigne que Dieu se souvient
et qu’Il a une mémoire,
elle nous dit aussi qu’Il aime infiniment,
et que son amour met une frontière
pour empêcher les mauvais souvenirs
d’émerger sans cesse à nos consciences.
Qu’Il nous donne en ce jour de comprendre
l’immensité de son amour,
pour qu’à notre tour,
nous ayons la force,
pour oublier le mal et nous pardonner
comme Il nous a pardonné.

 

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