Messe du 16e dimanche du temps ordinaire

 

Chanoine José Mittaz, Hospice du Grand-Saint-Bernard, le 22 juillet 2012
Lectures bibliques : Jérémie 23, 1-6; Ephésiens 2, 13-18; Marc 6, 30-34 – Année B

Les nouvelles que nous livre en partage l’actualité de ce jour, nous disent combien en nos pays riches nous avons faim. Nous avons faim de plus d’humanité, nous avons faim d’apprendre à pouvoir exister ensemble, et à l’intérieur de soi également. Ces accès de violence insensés dont les nouvelles nous font part ne sont que la pointe de l’iceberg. Combien de violences cachées, combien d’actes qui détruisent se vivent dans le secret, parfois dans des familles, parfois simplement de soi, vis-à-vis de soi.

L’actualité de ce jour nous exprime combien nous avons besoin d’entendre ce que Dieu nous dit, l’actualité de ce jour révèle combien Dieu ausculte le pouls de cette humanité qui peine à répondre à sa vocation humaine. La parole Dieu de ce jour nous appelle à une double démarche: les trois lectures que nous avons entendues se joignent pour que cet appel soit plus vibrant. Un appel à se rassembler, un appel à se recueillir.

Un appel à se rassembler, c’est ce que nous vivons ce matin dans cette église où nous sommes rassemblés, c’est ce que nous vivons grâce aux ondes de la radio avec vous qui nous écoutez. Ensemble nous nous rassemblons, ensemble nous cherchons à vivre cet engagement de Dieu qui veut rassembler son peuple pour qu’il y ait plus d’humanité.

L’image du troupeau dispersé dit la précarité de la vie, dit que dispersion veut dire pour un troupeau périr; dispersion dans l’humanité, ghettoïsation de l’humanité signifie également sa ruine. Ce rassemblement ne peut pas se faire par contrainte extérieure, ce rassemblement ne peut se vivre que dans un mouvement qui implique notre intériorité, cette intériorité qui est sollicitée dès le chant d’entrée par cet appel tendre et vivifiant:  » Venez, venez! Viens, n’aie pas peur! »

Le recueillement, c’est le rassemblement dans l’unité de tout nous-même, tout ce que nous portons en nous, de notre histoire, de notre capacité à aimer, de notre peur d’être aimé, de notre tendresse, de notre intelligence, de notre savoir-faire, de notre savoir-être, de notre difficulté à faire, de notre difficulté à être, à exister.

Le plus grand danger, ce qui nous met en péril c’est l’expérience de la souffrance, l’expérience de la souffrance qui nous fait rejoindre nos failles intérieures, nos défaillances, notre impossibilité d’être à la hauteur de ce que nous aimerions être. Et c’est peut-être là notre plus grand piège. Et comme pour occulter cette faille il nous faut nous mettre dans des extrêmes, extrêmes de violence, l’actualité nous l’a rappelé, mais extrêmes de violence parfois en nous-mêmes, où une agitation nous met hors de ce lieu, de notre faille, d’où pourtant jaillit une source.

Cette source, celle qui peut nous unifier intérieurement et rassembler l’humanité pour qu’elle devienne toujours plus humaine. Cette source c’est la tendresse, la tendresse parce qu’elle unifie toutes les parts de notre être, elle situe à leur juste place notre affectivité, notre sexualité, l’écoute de l’autre, l’écoute de soi, le respect de l’autre, le respect de soi, la tendresse dans le regard, dans la position du corps, dans l’écoute, cette tendresse que j’ai besoin de recevoir, cette tendresse que j’ai besoin d’offrir.

 

 

 

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