Messe de Noël

 

Abbé Claude Pauli, église St-Joseph, Genève, le 25 décembre 2010
Lectures bibliques : Isaïe 52, 7-10; Hébreux 1,1-6; Jean 1, 1-18 – Année A

 

Mes frères et mes sœurs bien aimés,
Très chères personnes âgées, malades ou seules chez vous,
Vous tous  qui nous rejoignez sur les ondes d’Espace Dieu

Depuis hier soir et cette nuit encore, la parole qui est au cœur de nos rencontres est : JOYEUX NOEL !

Pour comprendre le merveilleux message de saint Jean, qui d’un premier abord, semble être un texte plus aride que l’évangile attendrissant de cette nuit nous contant la naissance de l’enfant Dieu, peut-être devons-nous nous poser la question suivante :
Quel sens est-ce que je donne à cette parole donnée et reçue, à cette PAROLE de lumière et de paix qu’est : Joyeux Noel ?
Dans l’euphorie de ce temps de fête qui pour un certain nombre, ne les oublions pas,  Noël rime avec solitude et  souffrance, physique ou morale, au-delà des vœux que nous nous échangeons, l’évangile de ce matin nous interpelle sur la profondeur de notre parole et l’agir qui en découle.

Nous causons souvent ensemble, mais de quoi parlons-nous ?
Nous échangeons conversations, mail, dial sur facebook mais est-ce que nous nous écoutons ?
Au delà des futilités de nos conversations quotidiennes, quelle place accordons nous aux valeurs profondes dont nous aimons parler et à notre capacité d’entendre ce que l’autre a à me dire d’essentiel pour moi ou, mieux encore, pour lui ?
Ces questions ou remises en cause sont fondamentales pour entrer dans la profondeur et la beauté du prologue de saint Jean qui nous rappelle que la fête de Noël n’est pas un simple attendrissement sur la naissance d’un bébé mais elle est essentiellement un acte de foi en  l’intervention décisive de Dieu dans l’histoire des hommes.

Copyright P.S. de Jésus Dieu nous parle. Il nous envoie son propre Fils. Il est le Verbe. La Parole de Dieu incarnée. Il peut nous parler du Père parce qu’il le connaît. Il peut nous dire ses volontés. Il peut nous communiquer son plan d’amour sur les hommes. C’est inouï, si l’on y pense.  » Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous  ».

Comment pouvons-nous accueillir une telle nouvelle si dans nos propres existences le sens de la parole donnée et reçue n’a plus de valeur ?
La puissance, les richesses, l’égocentrisme et les chantages de toute sorte rendent notre monde fragile et Dieu en son Fils vient nous montrer que la fragilité est son unique puissance car elle fait appel à l’amour du petit, du pauvre, du délaissé…

Le Verbe s’est fait chair et il a habité parmi nous…
Oserais-je ce matin faire taire le bruit, les fausses lumières et même les ténèbres qui habitent en moi pour accueillir et laisser place au Verbe de Dieu, à sa parole qui, dans le silence de mon cœur, vient redonner sens à ma vie me révélant mon identité profonde : je suis enfant de Dieu, fils de la Lumière.

Mes frères et mes sœurs bien-aimés,
Dans le secret de nos cœurs, n’est-ce pas cette innocence que nous essayons de retrouver, cette innocence qui nous innocente de nos laideurs d’adultes suffisants, nous permettant de vivre à nouveau ce que nous avons tous gardé de notre enfance, nous permettant surtout de nous tourner vers nos frères et sœurs en humanité.   
C’est à partir de l’enfant de Bethléem que l’amour a envahi le monde. Depuis le premier Noël, depuis que les bergers sont repartis à leurs troupeaux en disant : « Dieu nous aime ; nous pouvons nous aimer comme Dieu nous aime » : mais pour cela nous dit encore saint Jean, il nous faut naître de Dieu.

 Chers amis,
N’hésitons pas de nous mettre d’avantage à l’école de la Parole de Dieu source de notre foi et gage de la qualité de notre agir chrétien à la suite de Jésus donné à tous.
Aujourd’hui, demain et durant l’année à venir saurons-nous être les témoins de cette lumière qui éclaire et réchauffe tous ceux que nous rencontrerons ?
Saurons-nous également être attentifs à la Parole que Dieu nous adresse au travers de ceux qu’il  place sur notre route ?
Saurons-nous redonner un peu plus de sens et de profondeur à nos échanges humains pour qu’ils nous permettent de grandir sous le regard de Celui qui vient à notre rencontre pour que nous puissions un jour partager sa plénitude ?
Le Verbe de Dieu accueilli avec amour fait de nous des christophores, des porte-paroles de cette bonne nouvelle dont le monde à tant besoin.
En ce jour de joie, faisons de nos cœurs des crèches vivantes où l’Emmanuel, le Verbe de Dieu, se sente aimé, écouté et suivi. AMEN.

 

 

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