Messe de l’Epiphanie du Seigneur

 

Père Pierre Pochon, chapelle de l’Hôpital du Chablais, Monthey, le 2 janvier 2011
Lectures bibliques : Isaïe 60, 1-6; Ephésiens 3, 2-6; Matthieu 2, 1-12 – Année A

Epiphanie: C’est la manifestation du Seigneur aux nations.

Isaïe voyait Jérusalem comme un pôle d’attraction pour toutes les nations.
Paul disait aussi que tous les hommes sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile.
L’épisode des mages manifeste un début de réalisation de cette promesse. L’Apocalypse décrira la réalisation  finale de cette promesse, c’est la nouvelle Jérusalem: Apocalypse 21,22.

  L’histoire des mages est une annonce de ce que vivra Jésus adulte. Les mages sont des  astrologues : une étoile les guide, des chercheurs, d’une autre culture, ils ne sont pas de religion juive, et pourtant ils ont décidé de se déplacer, de se déranger pour se mettre à la recherche du roi des juifs…

Ils vont à Jérusalem, c’est le centre religieux d’Israël, la ville  des autorités, des spécialistes de la loi. Le roi Hérode, jaloux de son pouvoir, est inquiet. Les Docteurs de la loi trouvent dans les Ecritures la prophétie de Michée : de Bethléem  naîtra  un  roi, le berger d’Israël (Mi 5,1.)  Mais ils refusent  de se déplacer.
Orientés par la prophétie, envoyés par Hérode, les mages s’en vont à Bethléem, ils  retrouvent l’étoile qui les éclaire,  ils sont dans la joie. Ils trouvent  le vrai roi des juifs. Ils le reconnaissent pour roi (or) pour Dieu (encens) et pour un être immortel (myrrhe).

Que veut dire Matthieu ? Les autorités de Jérusalem qui auraient  dû  accueillir  le Messie ne le reconnaissent pas. Leur science des Ecritures ne leur sert à rien. Ce sont les pauvres les petits de Bethléem, les païens (non-juifs) qui accueilleront le Christ. L’Epiphanie est la manifestation du Christ aux Nations car celles-ci  recevront  son  message.

Nous aussi nous sommes invités à entrer dans la caravane des chercheurs de Dieu…
L’Epiphanie est une fête qui nous met en route : 
Quels signes, quelle étoile le Seigneur nous donne-t-il pour le suivre avec joie comme les mages ?
Nous sommes ici à l’hôpital : C’est un lieu qui nous dérange même si nous ne pouvons bouger dans notre lit. La souffrance, la dépendance, l’incertitude l’avenir de notre santé, des organes blessés ou enlevés, tout cela nous déstabilisent, et mille « Pourquoi » se posent : Où se trouve l’étoile qui nous guidera ? Trouvera-t-on un sauveur ou une lueur d’espoir, une petite consolation ?
Le temps de maladie joue souvent le rôle d’un révélateur de ce qui est essentiel et de ce qui ne l’est pas, dans notre vie. Nous voyons peut-être là, plus qu’ailleurs ce qui est absolu et ce qui est relatif… l’être humain est un être de désir, dit-on, il est rempli d’aspirations, il a besoin d’être aimé et d’aimer, il y a en nous cette présence d’amour à laquelle nous comparons tout le reste. Il y a en nous plus que nous-mêmes, nos aspirations vers le bonheur, vers plus de justice, de paix, vers un amour plus grand, plus parfait. Tout cela nous met en présence de Quelqu’un qui est déjà là et qui nous attend, qui frappe à notre porte et qui espère notre accueil.
Cette Présence, nous l’appelons Dieu. Rencontrer cette présence de Dieu en nous et dans les autres, est la grande transformation de notre vie. Il est bien  plus qu’une étoile, il est notre Lumière  qui pénètre toute notre vie.

Des étoiles pour guider les patients dans cet hôpital?
Il y en a : La parole de Dieu, la prière, les sacrements mais aussi
des visiteurs et  des bénévoles, par leur dévouement constant…
le personnel soignant, par sa gentillesse, sa prévenance et son service auprès des malades…
des accompagnants qui se mettent à l’écoute des uns et des autres…
Ne seraient-ils pas un peu comme une lumière qui indiquerait une direction, un chemin qui nous mène à cette Présence ?

Il s’agit pour nous d’accueillir en nous cette Lumière qui est Dieu lui-même. Alors nous serons comme une lampe allumée, alors Dieu pourra transparaître, se manifester par nous aux autres. Devenir épiphanie, manifestation de Dieu aux autres, il s’agit de le laisser transparaître.

Accueillons le Seigneur en nous dans cette Eucharistie, c’est un moment, un lieu privilégié pour l’accueillir.

 





 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *