Messe du 4ème dimanche de Pâques

 


Père Jean-Claude Cuennet, le 14 mai 2000, à Boécourt, JU

Lectures bibliques :
Ac 4, 8-12; 1 Jn 3, 1-2; Jn 10, 11-18

La figure du berger s’estompe aujourd’hui dans nos régions, dans notre pays. Pourtant l’image reste assez éloquente pour comprendre combien cette parole nous est source de joie et de bonheur.

Que dit Jésus ? Que nous comptons beaucoup pour lui.

Pour le dire il fait la comparaison du berger à qui appartient le troupeau et le berger qui est mercenaire. Le berger mercenaire ne porte pas intérêt à ses brebis. Au moindre danger il abandonne son troupeau.

Qui sommes-nous pour recevoir une telle attention?
Des hommes et des femmes, des enfants vivant le quotidien avec ses joies et ses peines, avec ses espérances et des désillusions. Souvent avec le sentiment d’être un peu seul à devoir avancer dans les dédales de l’histoire humaine, notre histoire contemporaine.

Et c’est bien à nous aujourd’hui que le Christ dit : Le vrai berger est celui pour qui chaque brebis compte, chaque brebis est importante. Lui ne nous abandonne jamais. Bien plus, il donne sa vie.

Quand Jean écrit son évangile, la communauté chrétienne est menacée, elle fait déjà l’expérience de la persécution. Comment garder confiance, comment n’avoir pas de doute dans une telle situation. Ne s’est-on pas trompé de berger en suivant ce Jésus de Nazareth ?

Ce doute ne manque pas de nous envahir aujourd’hui encore. Comment suivre quelqu’un qui semble se faire si absent ? N’avons-nous pas une multitude de bergers possibles, des bergers qui nous promettent le bonheur, des bergers qui nous conduisent vers des lieux plein de promesses ? Des bergers bien vivants que l’on peut toucher et voir. Il n’en manque pas ! Y en a-t-il un qui puisse aimer assez pour donner sa vie ? Le Christ l’a fait. Et c’est nous, aujourd’hui, qui sommes aimés de Lui, qui comptons pour lui.

Et cette Eucharistie que nous célébrons en est le sens le plus merveilleux. Le Christ se donne dans sa parole et dans son pain.

Mais encore, frères et sœurs, comment nous mettre à la suite de ce berger ? Comment ne pas rester comme des moutons inconscients et aveugles, prêts à nous précipiter n’importe où, à la voix de n’importe qui ?

Pierre, dans les Actes nous en dit quelque chose. On lui reproche d’avoir fait le bien, d’avoir guéri… Pierre alors dit ce qui est : c’est par le nom de Jésus que cet homme est guéri.

Pourquoi le grand conseil se ferme-t-il les yeux au bien. Quelle est cette mentalité ? Parce que Pierre et les siens ne sont pas du même bord, n’ont pas les mêmes idées, ne professent pas la même foi ? Pourtant Dieu se révèle dans tout ce qui est bien, dans les gestes et les actes qui font vivre, qui témoignent de l’amour. Oui c’est au nom de Jésus que nous pouvons accomplir des choses merveilleuses.

Chaque fois que nos paroles, nos gestes, nos rencontres sont porteurs de bonheur, de vie, Dieu se révèle.

C’est ainsi que nous pouvons nous mettre à la suite de Jésus.

D’ailleurs Jésus le dit : J’ai encore d’autres brebis qui ne sont pas de ma bergerie. Elles aussi sont aimées de lui et méritent de faire partie d’un même troupeau. C’est à cette unité, à cette communion que nous sommes invités.

Amen.

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