Messe du 21e dimanche du temps ordinaire

 

Abbé Marc Joye, sanctuaire de Notre-Dame de Tours, Cousset, FR, le 21 août 2011
Lectures bibliques :
Isaïe 22, 19-23;Romains 11, 33-36; Matthieu 16, 13-20- Année A

Chers Frères et Sœurs,
Chers Malades,

A l’origine de toute vie de couple, il y a une rencontre, un clin d’œil, un sourire, une parole qui a été décisive. Ce jour-là, quelque chose est né dans le cœur de chacun. L’autre est devenu quelqu’un d’important, de précieux, de beau, d’attirant. Quelqu’un avec qui un projet a pris corps, au point qu’on n’a pas hésité à envisager de construire toute une vie ensemble. Ce jour-là, deux destinées se sont scellées définitivement : « Je te reçois comme un cadeau infiniment précieux, je me donne à toi pour toute la vie. »

Eh bien, voyez-vous, ce qui se passe lors de la naissance d’un couple, se passe aussi entre Dieu et nous, entre Jésus Christ et nous. C’est aussi une histoire d’amour, d’alliance. L’évangile de ce jour nous en donne la preuve.

Nous sommes à un moment crucial, à un tournant dans la vie des apôtres avec Jésus. Le moment est venu de clarifier les choses, de voir, de préciser ce que chacun a dans son cœur. D’où cette première question posée par Jésus, en guise de sondage d’opinion : « Pour les gens, qui suis-je ? » Jean-Baptiste, Elie, Jérémie ou l’un des prophètes. Des réponses qui n’engagent à rien. Il faut aller plus loin, beaucoup plus loin. D’où la deuxième question, bien plus importante, la seule qui compte vraiment. Elle est vitale : « Pour vous, qui suis-je ? » Ce qui veut dire : quelle place ai-je dans votre cœur, dans votre vie ? Est-ce que je compte vraiment pour vous ? Réfléchissez bien ! Répondez franchement : « Pour vous, qui suis-je ? »

Cette question, Frères et Sœurs, nous est posée à chacun, à chacune ce matin. « Pour toi, qui suis-je ?», demande Jésus. Il ne s’agit pas, bien sûr, de donner une réponse toute faite, tirée du catéchisme appris dans son enfance. Une réponse qui n’engagerait à rien. Jésus ne te demande pas quelle est ta religion, quelles sont tes croyances, quelles sont les valeurs auxquelles tu es attaché, mais bien qui il est pour toi.

Cette question ne concerne pas seulement les curés, les pasteurs, les religieux, les catéchistes. Elle est adressée à tous les baptisés de toutes les Eglises, donc à vous tous, présents en cette chapelle, à vous tous qui êtes en communion avec nous, par la radio, ce matin. La réponse ne peut être que personnelle. Elle engage toute la vie. Ce ne peut pas être une simple réponse de routine ou une définition apprise par cœur.

Il y aura, cet automne, un synode des évêques du monde entier, pour ouvrir les chemins d’une nouvelle évangélisation, principalement en nos pays de « vieille chrétienté ». Donc pour nous ! Le document de préparation souligne très justement : « L’Evangile n’est pas un système d’articles de foi et de préceptes moraux, mais bien une personne : Jésus Christ. L’objectif de la transmission de la foi est donc de réaliser cette rencontre avec Jésus Christ. »

Autant dire : nous sommes tous des chercheurs de Dieu, des chercheurs de Christ. Il faut pour cela s’investir, donner du temps à la prière pour que se réalise cette rencontre personnelle, bouleversante avec Jésus Christ. Il ne suffit donc pas de pouvoir dire : « J’ai été baptisé, j’ai fait ma première communion, je suis confirmé. » Philippe, élève en 5ème année primaire, peut dire : « Pour moi, Jésus Christ c’est ma vie. Quand je pense à lui, c’est comme une bombe de vie pour moi. » Il a raison : Jésus Christ et notre vie c’est tout un.

Le Seigneur Jésus nous demande à chacun, ce matin :

  • Est-ce qu’aujourd’hui je donne sens à ta vie ? Es-tu prêt à me donner du temps pour accueillir ma Parole, comme une Parole toujours neuve. Es-tu prêt à me suivre ? A témoigner de mon Evangile ?
  • Est-ce que je peux compter sur toi pour construire des communautés plus accueillantes, plus chaleureuses ? Pour construire une société où ni l’argent ni le profit ne sont rois, mais où chacun est respecté dans sa dignité d’homme, de femme ? Une société où chacun est accueilli comme un frère ?
  • Est-ce que je peux compter sur toi pour aider, soulager, encourager, partout où c’est nécessaire ?

La réponse à ces questions dira en vérité ce que nous répondons à la question que nous pose Jésus, ce matin : « Pour vous, qui suis-je ? »

 

 

 

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