Messe de la fête de l’Assomption de Marie

 

Mgr. Carlo Liberati, Évêque-Prélat, Délégué Pontifical, Basilique du Rosaire, Pompéi, le 15 août 2006
Lectures bibliques : Apocalypse 11, 19 – 12, 10; 1 Corinthiens 15, 20-27; Luc 1, 39-56 – Année B

Chers Frères et Sœurs,
Dans la célébration de l’exaltation de la personne de Marie Très Sainte qui, à la fin de sa vie terrestre, est rendue digne de vivre pour toujours à côté de son Fils Jésus dans la gloire du «Jardin de Dieu», le Paradis, nous devons déduire au moins deux grandes conclusions:

a) Jésus Christ, le premier qui est ressuscité des morts et source inépuisable de nous tous qui ressusciterons par sa grâce et serons comme le fleuve qui naît de la source, maintenant Il est assis à la droite du Père dans son unité de corps et âme : c’est celle-ci la grande vérité que saint Paul répète à la communauté chrétienne de Corinthe (1 Co 15, 20-26).

b) L’Église, en contemplant Marie comme sa Mère et son modèle, est appelée à vivre son propre chemin dans l’histoire se confiant en Jésus-Christ qui a démontré comme «le bien est incomparablement plus fort que le mal». C’est celui-ci le message que le livre de l’Apocalypse nous laisse comme «testament» et presque comme un «avertissement» (Ap 11, 19; 12, 1-6 a. 10a-b).

Chers Frères et Sœurs,
Marie Très Sainte, donc, comme couronnement de tous ses privilèges en tant que Mère de Dieu n’a connu ni la corruption de la mort ni le sépulcre mais, à la fin de sa vie, elle a été associée à la condition du Fils ressuscité corps et âme. Dans la perspective de la gloire qui nous attend, avec Jésus et Marie comme famille des rachetés, il est opportun de réfléchir sur la signification de notre corps.

Aujourd’hui on ressent l’exigence d’avoir soin jusqu’à l’excès de sa propre image esthétique, parce que dans l’évaluation d’une personne l’aspect physique est près important. Cette exaspération de la «corporéité», est en train de causer la perte de la valeur symbolique du corps comme un instrument de communication du «moi» personnel. On est en train d’oublier que le corps est le seul, original, unique moyen avec lequel nous entrons en relation avec les autres et avec le monde et par lequel nous rendons notre service d’amour et de coopération : c’est-à-dire notre contribution.

Comme enfants de l’Église nous devons nous sentir engagés à aller à contre-courant, en nous révoltant contre ces mauvaises habitudes qui peuvent porter à une évaluation erronée du corps. Et ce chemin «à contre-courant» sera possible si nous redonnons sa juste valeur au corps comme moyen pour communiquer l’amour. Marie Très Sainte, en se rendant chez Élisabeth, a démontré par les faits que l’amour vrai est celui qu’on exprime dans le service aux frères et a «offert son corps comme sacrifice spirituel apprécié par Dieu» en venant en aide à sa cousine âgée.

À la fin de notre réflexion, nous nous posons alors une question précise : «En quel sens Marie Très Sainte peut être considérée pour nous comme un signe de consolation et d’espoir sûr ?». Elle le sera pour tous les croyants si nous acceptons de marcher à contre-courant, considérant notre corps non pas comme un simple moyen pour apparaître mais comme un instrument unique pour communiquer l’amour.

Notre corps, utilisé et reconduit à sa dimension de «vase d’argile destiné à porter un trésor d’amour» (cf. saint Paul), guidé par le Esprit Saint, prendra déjà ici sur la terre une aptitude au don de soi-même pour être mis ensuite en valeur et glorifié pour toujours dans la vie joyeuse et inépuisable de la félicité éternelle de Dieu. Et comme «Dieu a jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante (cf. le Magnificat) et l’a conduite dans son Ciel infini de gloire, ainsi regardera-t-Il et glorifiera notre humanité en la rappelant de la corruption du sépulcre et alors nous brillerons plus que les étoiles au firmament de Dieu.

 

 

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