Messe de la fête de la Pentecôte

 

Mgr Darmuid Martin, archevêque de Dublin, transmise de la pro-cathédrale de Dublin, le 4 juin 2006
Lectures bibliques : Actes 2, 1-11; Galates 5, 16-25; Jean 15, 26 – 16, 15 – Année B

En cette fête de la Pentecôte, nous célébrons tous les dons que nous observons dans notre Eglise de Dublin. Parmi les concélébrants de ce jour, je salue les aumôniers des communautés diverses qui représentent les peuples des différentes parties du monde. Arrivées à Dublin récemment, où il y a quelques années, ces personnes enrichissent notre société et notre Eglise par leur travail, leur culture et leur spiritualité. Nous avons aussi parmi nous des néophytes : 17 femmes et hommes qui furent accueillis dans l’Eglise le Jour de Pâques, par le rite de l’initiation chrétienne des adultes. Ils se joignent à nous pour célébrer la fête de la Pentecôte.

Je salue 8 enfants récemment confirmés et qui apporteront les offrandes.

« Il y a une infinité de dons, mais c’est toujours le même Esprit ». L’Esprit assure à l’Eglise son unité fondamentale, tout en offrant une grande diversité de dons à chacun de ses membres. Une des caractéristiques de l’Eglise animée par l’Esprit, c’est la présence de ces nombreux dons. C’est l’Esprit qui insuffle la vie dans l’Eglise, c’est l’Esprit qui veille sur elle et la protège du mal en la couvrant de son amour. L’Esprit est donc le cadeau de Dieu à l’Eglise. L’esprit, c’est Dieu offert en cadeau.

Dans le Credo, c’est le mot « saint » qui définit l’Esprit. Le renouveau de l’Eglise doit, par dessus tout, être un renouveau de sainteté, d’ouverture à Dieu pour permettre à la vie divine de pénétrer nos cœurs, de les transformer, de nous purifier de nos péchés, de notre égocentrisme et de faire de nous un peuple rempli de l’Esprit.

Quand nous réfléchissons au mot Esprit, nous pensons à quelques chose qui n’est pas piégé ou qui n’est pas confiné à l’intérieur de frontières matérielles. L’Esprit est celui qui a directement accès à nos cœurs, à nos pensées intérieures, à nos aspirations, à nos faiblesses, à nos angoisses. L’esprit entre dans nos cœurs et nous libère de nos craintes et de nos angoisses, il nous libère de ces parois de protection fallacieuses que nous construisons autour de nous-mêmes; il nous libère des limites que nous fixons à notre capacité d’aimer. L’esprit est le seul qui puisse vraiment casser les obstacles intérieurs qui nous empêchent d’ouvrir sérieusement nos cœurs à Dieu. Sans le Saint-Esprit, « Personne n’est capable de dire : Jésus est le Seigneur ».

L’Eglise unit des peuples de toutes les races, de toutes générations, de toutes cultures, afin que, comme à la première Pentecôte, ils entendent tous le message de Jésus. « Chacun entendit ces hommes dans sa langue maternelle ». L’esprit unit , l’Esprit est capable de vaincre les divisions.

Selon la tradition des Ecritures, le travail de l’Esprit Saint à Pentecôte contraste avec la division introduite au temps de la Tour de Babel… fruit d’une ambition honteuse de l’humanité. Une vision mondiale basée uniquement sur l’ambition humaine conduit inévitablement à la division et à la confusion. Les progrès scientifiques remarquables du 20e siècle ne furent pas suffisants pour éviter les conflits horribles et les idéologies mortifères qui demeurent la honte de ce siècle.

Nous vivons dans un monde au sein duquel l’individualisme, l’expression personnelle et l’auto-suffisance deviennent des forces prioritaires de l’activité humaine. Aujourd’hui encore nous expérimentons des situations qui sont semblables à celle de l’époque de la Tour de Babel. La croissance, le progrès, l’activité économique, le profit sont recherchés pour eux-mêmes, sans aucune considération sur les conséquences qui touchent d’autres secteurs de la vie, ceux qui concernent les pauvres et les exclus, l’environnement et le bienfait de l’intégration globale.

Le seul Esprit véritable, c’est l’Esprit de Dieu et non pas notre propre esprit.

Le péché de la tour de Babel fut celui de ne pas reconnaître la Seigneurie de Dieu, sa suprématie.

« L’esprit créateur » est unique il nous permet de nous orienter sur le chemin du progrès humain en respectant totalement le dessein de Dieu pour sa création, en nous forçant à transformer notre individualisme et notre égocentrisme en générosité.

Pour le chrétien, le dessein de Dieu n’est pas une abstraction distante, ou simplement reconnu par la philosophie comme la cause première désintéressée de tout. Dieu, le seul saint, est totalement autre. Cependant Dieu désire nous communiquer sa sainteté. L’Esprit nous conduit dans le mystère de sa propre vie divine. Dans l’amour, l’Esprit nous invite à partager la vie intime de Dieu qui est amour.

Ce n’est cependant qu’à travers une rencontre avec Dieu que nous pouvons comprendre la réalité de sa plénitude. Ce n’est que dans la rencontre avec Dieu que nous réalisons la réelle signification de l’appel qu’il adresse à l’humanité. Sans cette rencontre avec l’amour et la lumière de Dieu, non seulement serions-nous incapables de comprendre la signification de la vie, mais notre propre capacité à soutenir et à défendre la dignité humaine se perdrait dans un vain relativisme

Chacun de nous, par la participation à la messe, où que nous soyons, quelque soit le pays dans lequel nous suivons cette Eucharistie, chacun peut participer à la réalisation de ce message de Pentecôte. Chacun de nous, s’il entend ce message dans sa propre langue, ce qui signifie que ce message peut être reçu dans toute sorte d’environnement ou de milieu culturel. Ainsi en ce Jour de Pentecôte le message chrétien apparaît particulièrement comme un message d’unité et de paix.

Amen.

 

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