Messe du dimanche des laïcs et 5e du temps ordinaire

 

Marie-Josèphe Lachat, assistante pastorale, au Centre St-François, Delémont, le 5 février 2006
Lectures bibliques : Job 7, 1-7; 1 Corinthiens 9, 16-23; Marc 1, 29-39 – Année B

Marc 1, 29 – 39 : « Tout le monde te cherche ! »
Cette phrase que Marc écrit en lettres lumineuses au début de son Evangile, aujourd’hui, elle est à peine murmurée, comme un secret ou comme un mystère à l’intime de notre cœur ou peut-être même tue.

Ose-t-on dire aujourd‘hui qu’on cherche Dieu ? Ose-t-on l’avouer ? Je n’en suis pas sûre… Ou bien on pense n’en n’avoir pas besoin, ou bien, étant baptisé, on prétendra l’avoir trouvé !

Leurre que tout cela….

D’abord parce que tôt ou tard nous devons donner réponse à la question de Dieu et même pour le nier, il faut d’abord chercher.

Ensuite, parce que trouver Dieu est impossible sinon Il ne l’est pas vraiment !

Enfin, parce qu’ « être baptisé », c’est se mettre à la suite de Jésus donc commencer à marcher et, sans plus de cesse, chercher !

« Tout le monde te cherche » est une phrase à redécouvrir…
Céciliennes et Céciliens, n’est-ce pas cette phrase qui nous fait chanter et exprimer à la fois notre quête et notre action de grâce, à la fois notre prière et notre louange, à la fois nos révoltes et notre espérance ?

« Tout le monde te cherche ! »

Amies et amis lointains et inconnus qui êtes, l’espace de cette célébration, nos tout proches, n’est-ce pas cette phrase gravée dans votre cœur qui vous fait être à l’écoute maintenant et qui vous invite à vivre, avec nous, cette eucharistie ?

« Tout le monde te cherche » Aujourd’hui, cette phrase ne se crie, malheureusement plus, elle est dans le cœur et attend d’être découverte, reconnue…. Mais lorsqu’elle l’est, alors, quel taraudage !

Ça vrille même le cœur… et tellement… et d’un désir si fort… qu’en vivre, parfois, ne suffit pas, ne suffit plus. Cette quête s’impose, si hautement quelquefois, qu’elle peut devenir la seule raison de vivre !

Tout ce que l’on peut pressentir, ressentir, supposer, ou espérer de Dieu ne nous fait que Le chercher encore et toujours… et plus… et plus loin… et plus haut.

Et quel bouleversement cette quête peut produire dans une vie ! Oui, Seigneur, il semble que Tu as l’art de tout mettre à l’envers et que Te chercher nous fait surtout… nous trouver !

Car croire nous fait comprendre que Dieu est notre source, notre origine et notre avenir, qu’Il est notre plénitude, notre accomplissement, notre couronnement !

Puisqu’Il est notre Sens ! … et le sens si plénier qu’Il fait éclater nos limites, qu’Il fait exploser notre finitude. Là est notre dignité ! De savoir que nous avons un sens et que tout ce que nous vivons – la maladie, la souffrance, la solitude, le chômage – peut prendre sens, et même harmonie.

Par le mystère de l’incarnation, tout être humain, croyant ou non, est cher à Dieu, aussi cher que la vie de son Fils, son Unique, puisqu’Il la lui donne.

Et par le mystère de la résurrection, tout être humain peut trouver sens, même dans la mort puisqu’elle est traversée !

Cette Bonne Nouvelle–là, guérit !
Dieu est celui qui libère totalement et définitivement de toute entrave ! Il nous donne notre pleine dimension. Il nous veut libre et debout !
C’est ainsi qu’il guérit – et de bien plus que de nos maladies – puisqu’Il nous apprend que nous valons toujours plus que ce que nous vivons.

Voyez ce qui se passe entre Jésus et la belle-mère de Simon : on lui dit qu’elle est malade, il s’approche, la prend par la main… et la fait lever. C’est seulement après que la fièvre la quitte : c’est d’être relevée qui la guérit !
Dieu relève et guérit en relevant….

Nous sommes baptisé-e-s …. Quel que soit notre ministère, notre service ou notre engagement, vivons cette guérison et offrons-là.

Le quotidien nous donne à profusion cette occasion…. Personnes sans travail, sans permis, sans logement, sans famille, ou ayant tout cela mais étant empêtrées dans tant de difficultés ou vivant l’humiliation, la trahison, l’abandon…

« Appelés par l’amour à te suivre, appelés pour toujours à te vivre, nous voulons Ô Seigneur, être témoins de ta joie ! » avons-nous chanté…. Alors, n’attendons plus…. Ayons l’audace de rendre compte de notre foi en la dignité humaine, par notre compassion et notre solidarité, par notre charité et notre souci de la justice, par notre partage et notre désir d’harmonie !

Notre quête de Dieu, notre foi, nous envoie propager la joie de la femme et de l’homme délivrés et debout !

… toi mon frère, toi ma sœur qui peut-être es alité ou emprisonné ou entravé d’une manière ou d’une autre…. Je te le dis : en Dieu, tu es libre et guéri !

 

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