Messe du dimanche de Pâques en eurovision de Carlow, Irlande

 

Mgr Jim Moriarty, évêque de Kildare et Leighlin, Irlande, le 20 avril 2003.

Lectures bibliques : Actes 10, 34-43; Jean 20, 1-9

Chez les chrétiens celtes comme nous, il est une tradition populaire qui veut que, si vous gravissez la plus haute colline le dimanche de Pâques, avant le lever du jour, et si vous croyez que Dieu, qui fait grandir même le plus petit brin d’herbe, peut aussi réaliser ce miracle, vous pouvez voir danser le soleil.

Mais le jour nouveau qui pointe au matin de Pâques et le soleil qui se lève ce jour-là est différent de tous les autres. L’aurore indique, non seulement la suspension temporaire des ténèbres, mais la victoire finale, décisive, de la lumière, si bien qu’il n’y aura plus de ténèbres. La vie et l’espérance ont triomphé de la mort et du désespoir, la création a été délivrée une fois pour toutes de la puissance du mal et la lumière de la résurrection du Christ nous est apparue. Ainsi, en ce matin de Pâques, en ce jour des jours, comme le veut la tradition populaire, le soleil, non seulement se lève, mais danse de joie.

Ces derniers jours, nous avons revécu l’histoire de la Passion du Christ. C’est une histoire qui a fasciné les gens de tous les temps, religieux ou non, l’histoire d’un homme parfaitement innocent souffrant et mourant aux mains de ses ennemis. Cela reflète tout ce que représente la souffrance, l’injustice et les brisures de nos vies et de notre monde affligé par la guerre. Dans la Passion de son Fils, Dieu, non seulement reflète les plus sombres expériences de la vie et de la condition humaine; par la passion de son Fils, il s’identifie à nous dans ces expériences, ces obscurs moments où nous sommes les plus misérables et les plus tentés de désespérance.

Sur le Calvaire, nos luttes sont assumées dans le mystère de sa souffrance et de sa mort.

Celui qui a crié : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15,34), connaît les blessures de la vie de famille et des relations humaines, les angoisses de la maladie et de la misère, la souffrance de la folie et de la déréliction. Il partage les ténèbres qui nous font, à notre tour, crier des profondeurs : « Pourquoi cela ? Pourquoi moi ? ». Sa croix est notre croix, nos croix sont les siennes.

Sa mort est notre mort, notre mort est la sienne. Tout cela pour que sa vie nouvelle, la vie inaugurée par sa résurrection, puisse être aussi la nôtre. Nous partageons ses jours de peines et de souffrance, afin de pouvoir partager aussi le jour de sa victoire, lorsque le soleil de sa victoire sur toute tristesse, toute souffrance, toute obscurité, toute mort, se lève sur la création et danse de joie.

L’Evangile nous dit que Marie alla au tombeau le premier jour de la semaine. Pour les premiers chrétiens, cela avait un vrai sens, non seulement parce que c’était le premier jour, mais parce que c’était le huitième jour, le premier jour d’une semaine nouvelle, un renouvellement. Lorsque Jésus sortit du sommeil de la mort le dimanche de Pâques, il s’éveilla à un nouveau genre de vie, sans fin, totalement transformée.

Chaque semaine depuis ce jour-la, ses disciples se sont rassemblés le dimanche, le jour de la résurrection, pour célébrer le Seigneur ressuscité. Ce n’est pas seulement un jour que nous commémorons. C’est un jour que nous partageons, parce que, par le baptême, nous sommes entrés dans cette vie nouvelle avec le Christ. C’est pourquoi, à Pâques, nous recevons l’aspersion de l’eau baptismale, symbole de notre vocation à vivre cette vie du huitième jour. Nous ne la vivons pas en plénitude, mais nous avons déjà commencé le voyage.

Ainsi, le soleil qui se lève aujourd’hui salue ce jour nouveau, éternel, du Seigneur. Nous nous rassemblons, confiants que ce jour a déjà commencé pour chacun de nous; nous sommes le peuple de la résurrection, nous sommes un peuple pascal et l’alléluia est notre chant.

Amen

N.B. : Cette traduction n’a pas été relue par Mgr Moriarty. Seul le texte prononcé en anglais fait foi.

 

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