Messe du 7ème dimanche de Pâques – Dimanche des médias

 

Abbé Michel Genoud, le 4 mai 2008, à la basilique Notre-Dame, Lausanne
Lectures bibliques : Actes des Apôtres 1, 12-14 ;
1 Pierre 4, 13-16; Jean 17, 1-11a – Année A

Jeudi dernier, il y a 3 jours, c’était l’Ascension.
Dans une semaine, ce sera la Pentecôte.
Entre deux, un dimanche de réflexion et de prière, une pause contemplative.
Du Mont des Oliviers, les apôtres redescendent à Jérusalem. Et là, avec Marie la mère de Jésus, ils prient. Ils prient pour recevoir les dons du Saint Esprit que Jésus leur a promis, pour qu’ils aient la force de continuer sa mission dans le monde.

Continuer la mission du Christ dans le monde.
Ecoutons le Christ lui-même nous dire quelle était sa mission et comment il l’a remplie. Nous comprendrons mieux ensuite celle des apôtres… et la nôtre.

Sa mission, tout d’abord Jésus l’a reçue de quelqu’un, de son Père. C’est son Père qui l’envoie dans le monde, pour qu’il fasse connaître aux hommes le vrai visage de Dieu, pour que les hommes découvrent de quel amour ils sont aimés. Ce message, les hommes le comprendront en particulier quand ils découvriront que Dieu leur a envoyé son propre Fils et que la volonté du Père c’est de les rassembler auprès de lui pour une éternité de bonheur. Et le soir du Jeudi Saint, la veille de sa mort, Jésus nous rappelle que nous sommes faits pour la vie éternelle. « La vie éternelle, c’est de te connaître, toi le seul vrai Dieu, et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Parler du Père, le révéler aux hommes / et se faire connaître comme l’envoyé de Dieu, voilà la mission de Jésus. Pendant toute sa vie publique, Jésus n’a fait que cela.
La mission que Jésus reçoit « de faire connaître » engendre chez l’homme un appel à la réceptivité :
« J’ai fait connaître ton nom aux hommes, dit Jésus, et ils ont gardé fidèlement ta parole. Ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé. » Autrement dit, le message a été reçu : « Père, j’ai accompli l’œuvre que tu m’as confiée ».

 

A partir de là, nous comprenons mieux la mission des apôtres, celles qu’ils reçoivent de Jésus. Jésus ne les a pas choisis pour qu’ils se mettent à leur compte,… pour que l’un fonde la secte des « dévots de Capharnaüm », pour qu’un autre devienne le gourou « des adorateurs de Tibériade », pour qu’un troisième soit le grand président de « l’Assemblée des frères de Nazareth ». Non, Jésus les a choisis pour qu’ils transmettent fidèlement ce qu’ils avaient reçus. Transmette / fidèlement / le message.

Les apôtres se réunissent donc à Jérusalem, là où Jésus leur a demandé de se rendre, pour y recevoir « une force d’en-haut, l’Esprit Saint, leur avait dit Jésus, qui vous fera comprendre en profondeur tout ce que je vous ai enseigné. » C’est clair qu’après de telles paroles, les apôtres ne vont pas ouvrir un Super Marché du surnaturel, où chacun pourrait choisir, se servir et consommer selon ses goûts.

Partant de là, les premières communautés qu’ils vont fonder – tout comme nos communautés paroissiales aujourd’hui – seront des lieux, non pas où je viens choisir, dans la Parole de Dieu, ce qui me plaît, mais des lieux où l’on se sait convoqués par Jésus, pour écouter sa Parole et conformer nos vies à son Message. Des lieux où nous faisons l’expérience du Christ ressuscité, dont nous avons, à notre tour, à être les témoins au cœur du monde.

Etre les témoins de Jésus au cœur du monde, c’était la mission des apôtres, il y a 2000 ans. C’est aujourd’hui la nôtre. Faire connaître Dieu et son Fils, Jésus-Christ, c’est désormais toute la mission de l’Eglise. Cette mission, l’Eglise l’exerce de nos jours en utilisant entre autres les moyens modernes de communications que sont : la presse, la radio, la télévision, le cinéma et toutes sortes de moyens audio-visuels qui prennent tant de place dans notre société moderne.

 

C’est aujourd’hui le Dimanche des MEDIAS. Ce dimanche veut souligner dans tous nos diocèses l’importance de la présence de l’Evangile et de l’Eglise dans l’information que nous recevons chaque jour, … dans la formation également que les médias sont à même de transmettre.

 

Tout au long de l’année, des kilos de réclame encombrent nos boîtes aux lettres. Toutes sortes de journaux, des émissions de radio ou de télévision, des cassettes, des bandes audiovisuelles ou des CD, (de qualités fort diverses présentant le meilleur ou le pire) envahissent nos immeubles et pénètrent au cœur de nos familles, à la portée même des enfants. Il s’en suit la plupart du temps, qu’on le veuille ou non, une telle confusion d’images et d’idées qu’on ne sait plus que croire et que penser. Et que deviennent dans tout cela les valeurs sûres, les valeurs auxquelles on peut accrocher sa vie ? Au devoir qu’a l’Eglise d’informer et de former correspond pour chaque chrétien le devoir de s’informer et de se former. Quel usage faisons-nous des moyens qui sont mis à notre disposition ? Quelle place faisons-nous dans nos vies aux journaux et aux revues d’inspiration chrétienne ? Savons-nous accorder un peu d’audience aux émissions religieuses qui nous sont présentées à la radio ou à la télévision ? C’est pour le moins une question qui nous est posée aujourd’hui en ce dimanche des médias.

C’est finalement la même question que Jésus pose constamment dans l’évangile, avec la force habituelle qui est la sienne. Il s’adresse à son Père, mais c’est l’homme de toujours que Jésus interroge, en lui demandant de voir où il a mis ses priorités :
« La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus-Christ ». Amen !

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