Messe du 5e dimanche ordinaire et dimanche de l’apostolat des laïcs

 

Marie-Josèphe Lachat, assistante pastorale, à au Centre St-François, Delémont, le 4 février 2007
Lectures bibliques : Isaïe 6, 1-2a.3-8; 1 Corinthiens 15, 1-11; Luc 5, 1-11 – Année C

« Qui sera mon messager ? »

Cette question qui retentit particulièrement en ce dimanche de l’apostolat des laïcs. dans combien de cœurs a-t-elle résonné depuis Isaïe ? Elle nous atteint aujourd’hui….

Alors, toi qui tends l’oreille en ce moment : écoute. Dieu a une question pour toi, rien que pour toi. As-tu entendu ? Prends le temps de répondre, Dieu te l’offre.

Car Il sait que pour répondre tu as besoin de le connaître, de l’expérimenter, As-tu déjà expérimenté Dieu ?

Tu vas me dire que pour Isaïe c’était facile, gratifié qu’il fut d’une si époustouflante mise en scène ! Le Seigneur sur un trône élevé, son manteau qui remplit le temple, des séraphins qui chantent la sainteté de Dieu, qui crient même puisque les portes en tremblent et de la fumée qui se répand…

Paul aussi a été gâté, il a eu droit à l’illumination du chemin de Damas et Pierre, ce veinard, se voit offrir une pêche miraculeuse…

Dieu sait produire ses effets ! Alors pourquoi ne le fait-il pas encore aujourd’hui ? C’est vrai, ce serait plus simple….
Oui, mais savons-nous bien regarder ? Et puis, est-ce qu’on donne une seule chance, à Dieu, de se faire voir ?

Pierre, pêcheur, aurait pu, vexé dans son orgueil de professionnel, refuser le conseil d’un charpentier et ne pas lancer ses filets : Rien ne se serait passé !

Paul aurait pu rejeter le questionnement que Jésus lui adressait. Quant à Isaïe, il aurait pu rester dans sa crainte tremblante et rien ne ce serait passé !

Laissons une chance à Dieu de se faire connaître et accordons-lui un minimum de confiance….

Osons lancer nos filets, simplement parce que Dieu nous le demande…
Osons le geste fraternel, osons le pardon, osons la solidarité, osons la prière, osons la remise en question. Nous oserons Dieu ! et nous le verrons.

Nous verrons la beauté de Dieu dans les gestes simples mais pleins de bonté qui tisseront notre quotidien. Nos vies elles-mêmes pourraient ainsi devenir signes pour le monde.

L’Abbé Pierre, Mère Térésa, Sœur Emmanuelle sont des signes forts mais ils ne le sont devenus que parce qu’ils se sont rendus disponibles à l’action de Dieu.

Et parce qu’ils ont expérimenté Dieu, ils nous le rendent visible.

Nous cherchons des signes : devenons-le. Il ne s’agit que d’accueillir la confiance que Dieu met en nous !

Parce qu‘en fait, c’est Lui qui appelle, alors à lui de se débrouiller avec nous ensuite.

D’ailleurs, dès qu’un « oui » est donné tout s’enchaîne. D’autres questions viendront – faites-Lui confiance – toujours plus pressantes et précises, jusqu’à l’intime…

Dieu est insatiable…

C’est ce qui a fait dire à Christian de Chergé, prieur des Moines de Tibhirine : « Nous avons donné notre cœur « en gros » à Dieu et cela nous coûte fort qu’il nous le prenne au détail. » … en 96, il connut le martyre et donna sa vie.

Si Dieu est insatiable, nous le devenons aussi… de sa douce tendresse, de son aimante présence, de sa si haute et ennoblissante exigence ! mais aussi de la confiance qu’Il met, Lui, Dieu, en nous, si pauvres… et le «oui », évident, est contagieux…

C’est à Pierre que Jésus dit « tu seras pécheur d’hommes » mais c’est eux tous, Pierre, Jacques et Jean, et peut-être d’autres encore qui… « laissant tout, le suivirent ! »

Le « oui » de Pierre emporte l’adhésion des autres. Nos « oui » s’associent, les uns encourageant les autres. Se soutenant, se répondant, ils s’entraînent et s’enlacent, parfois à l’unisson, parfois en polyphonie, pour porter la mélodie et l’harmonie de notre Dieu qui danse sa création !

Nous l’avons chanté, Dieu nous a toutes et tous appelé-e-s personnellement. Mais c’est pour former son corps et être membres de son corps.

C’est pour cela que Dieu a besoin de chacune et de chacun d’entre nous, nous sommes indispensables à l’harmonie du corps entier, indispensable à l’harmonie de l’univers…
Car chacune, chacun, nous recevons la grâce de l’Esprit pour le bien du corps entier.
Alors toi l’amie, toi l’ami, que l’équipe des émissions religieuses nous confie l’espace de cette célébration, tu es notre frère, notre sœur, et la grâce de l’Esprit nous est donné pour ton bien, pour que nous t’annoncions, que nous chantions et travaillions à ton bonheur ! le comprends-tu ?
Et nous, chanteuses et chanteurs, le comprenons-nous à quel point notre Dieu nous rend solidaires ?
N’y a-t-il pas là … comme un signe ?

 

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