Messe du 4e dimanche du temps ordinaire et de l’apostolat des laïcs

 

Père Bernard Miserez, Xavier Delpouve, Evelyne Mivelaz, Joëlle Carron, le 1er février 2009, à la chapelle Ste-Ursule, Fribourg
Lectures bibliques : Deutéronome 18, 15-20; 1 Corinthiens 7, 32-35; Marc 1, 21-28
– Année B

                              

Bernard Miserez

Quand la Parole de Dieu se fait entendre, elle ouvre le chemin du côté de la liberté. Elle éveille avec autorité, nous l’avons entendu. Nous pourrions dire : elle nous autorise à vivre ou si vous préférez elle nous rend auteur, chacune, chacun, de notre propre histoire. Ainsi en est-il pour Xavier, Evelyne et Joëlle, qui, à l’écoute de cette Parole unique, risquent leur pas  de disciples dans la confiance et la joie du service.

Xavier Delpouve

En méditant la deuxième lecture de la lettre de  saint Paul aux Corinthiens, deux phrases ont particulièrement attiré mon attention parce qu’elles me rejoignent dans mon engagement en tant que laïc au service de l’Eglise.

La première phrase a résonné dans ma personne sous cette forme :
« Mon ami, j’aimerais te voir libre de tout souci ! »
Par mon engagement en  tant que catéchiste, auprès d’une centaine d’enfants,  mais également en tant qu’animateur du parcours de la confirmation auprès d’une trentaine de jeunes du cycle d’orientation, l’expression « libre de tout souci » me renvoie à cette disponibilité du cœur qui accueille une Parole vivante, celle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.
Cette disponibilité, « libre de tout souci », va, bien sûr, être la condition essentielle pour que je sois totalement au service de cette Parole afin qu’elle retentisse comme la Bonne Nouvelle qui transforme l’homme et le monde.

Enfin, la dernière phrase de cette lettre de saint Paul, résonne de la manière suivante :
«  Mon ami, je te propose ce qui est bien, pour ta vie, pour que tu sois attaché à ton Seigneur ! » Là aussi, je pense que cette phrase me rejoint dans mon engagement parce qu’elle lui apporte l’éclairage de la foi, de la confiance en Jésus Christ et qu’elle me permet de comprendre le sens de cette si belle mission qui fait de chaque personne qui l’accepte un témoin de l’Amour de Dieu pour tous les hommes. 

Evelyne Mivelaz

Le mot que je retiendrai de l’Evangile d’aujourd’hui pour parler de mon engagement, c’est le mot de disciple. Dans le passage que nous venons d’entendre, les disciples accompagnent Jésus à la synagogue, ils écoutent son enseignement et assistent à la libération de l’homme tourmenté par un esprit mauvais. De la même façon, il n’y a pas d’apostolat possible sans accompagner le Christ, sans se laisser guider par lui, sans se mettre à l’écoute de sa Parole,  une Parole de vie, qui conduit à une transformation celui qui l’accueille et sans recevoir des yeux pour voir les signes de la tendresse, de la volonté de libération de Dieu. 

Mais reprenons ces trois éléments : être disciple c’est vivre avec le Christ, vivre du Christ, le rencontrer dans la prière pour apprendre de lui. A cette école là, nous n’aurons jamais fini de nous laisser enseigner.
Etre disciple c’est accueillir cette Parole comme une parole de vie, une bonne nouvelle pour ma vie et celles de tous les hommes. Se mettre à l’écoute de cette parole c’est apprendre de Jésus qu’il est doux et humble de cœur, c’est apprendre à consentir à mes faiblesses, à mes limites, ces parts de moi-même que je cherche si souvent à cacher, c’est apprendre à me situer face à Dieu et face aux autres en état de pauvreté.
Etre disciple enfin c’est apprendre à voir les signes de la bonté de Dieu dans les autres, dans ce monde. C’est apprendre à rendre grâce pour cela. C’est être le mieux possible relais de la tendresse de Dieu pour les hommes. Je finirai par ce petit témoignage qui illustre ce que je viens de dire : une religieuse dans un hôpital était en train de s’occuper d’une personne en fin de vie. En voyant la délicatesse de cette religieuse, l’homme lui a fait cette confidence : « vous savez,  je ne pouvais pas croire que  Dieu m’aimait. Mais  depuis que je vous connais, je commence à y croire. »

Joëlle Carron

« Libres de tout souci », dit Paul… Et, curieuse chose en ce Dimanche des Laïcs, il enchaîne avec la question du mariage… [ « Celui qui est marié a le souci des affaires de cette vie, il cherche comment plaire à sa femme, et il se trouve divisé. » ] Une lecture trop rapide pourrait aisément nous faire penser : « A bas le mariage, vive le célibat ! »… Est-ce bien cela que Paul a à nous dire aujourd’hui ? Eh bien non, heureusement…

Ce dont il s’agit véritablement ici, c’est de liberté ! Non pas la liberté du célibat, comme si le mariage était un emprisonnement et nous séparait inévitablement de Dieu…. Heureux seraient les célibataires si leur état de vie impliquait automatiquement une fidélité totale à leur Seigneur ! Je dois bien humblement avouer que ce n’est pas mon cas…

Liberté, disais-je… liberté face au péché, face à nos emprisonnements intérieurs. Liberté pour  mieux aimer, et cela, précisément, au cœur de notre état de vie, quel qu’il soit. Car c’est bien là, auprès de nos conjoints, enfants, compagnons de route, amis, collègues, etc. que se vérifie, au fil des jours, notre attachement au Seigneur.
C’est là, dans le quotidien de nos vies que, à  l’égal de la parole d’autorité du Maître, nos paroles doivent faire grandir, engendrer, faire naître à eux-mêmes ceux à qui elles sont adressées…
C’est là, dans le creuset du quotidien qu’à l’égal d’Israël, nous avons à ouvrir toujours plus notre cœur pour mieux écouter sa voix.
C’est là, dans les hauts et bas de chaque jour, que nous lirons les signes de résurrection qui nourriront nos hymnes de fête.
Alors, mariés ou non, pensionnaires d’un EMS ou laïcs engagés en pastorale, n’hésitons pas : à l’égal du psalmiste, crions de joie, acclamons-le, rendons-lui grâce pour ceux et celles qu’il a confiés à notre amour et par qui nous vérifions si nous Lui sommes fidèles….

 

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