Messe du 19e dimanche ordinaire

 

 

Monseigneur Jean-Claude Périsset, à Sinaia, Roumanie, le 10 août 2003.

Lectures bibliques : 1 Rois 19, 4-8; Ephésiens 4, 30 – 5,2; Jean 6, 41-51

Introduction :

Des Carpates occidentales au coeur de la Roumanie, par delà les quelques 1.300 kilomètres qui nous séparent, un salut cordial à vous qui, grâce à la technique radio, formez avec nous la Communauté eucharistique virtuelle du dimanche matin, et bien davantage encore une Communauté eucharistique réelle dans la communion des saints.

Deux choeurs, de Roumanie et de Suisse, unissent leurs voix à la gloire de Dieu : catholiques, orthodoxes, protestants et autres, pour exprimer quelque peu la beauté et la bonté du Seigneur dans sa création et dans le salut donné au monde. Nous tous ici présents en cette petite église catholique de Sinaia, vous tous en union avec nous par la Radio Romande, célébrons le Christ, Parole de Vie et Pain de Vie.

 

Homélie :
« Le pain que je donnerai, c’est ma chair, pour la vie du monde » (Jn 6,51)

 

Chers frères et soeurs en union par les ondes avec notre communauté de Sinaia !

Au lendemain de la multiplication des pains, le Christ Jésus affirme qu’il est Lui-même « le Pain de Vie », qu’il est Lui-même notre nourriture.

Pour la plupart des auditeurs en union avec nous, seuls à la maison, âgés ou cloués à leur lit par la souffrance, notre célébration peut apparaître hors de portée : une fête à laquelle vous prenez part virtuellement seulement; une fête dans un lieu de vacances pour vous inatteignable physiquement; avec aussi le danger d’un moment d’illusion qui rend encore plus amères par après votre souffrance et votre solitude.

Et pourtant ! le Christ est le même pour vous, chez vous, que pour nous, ici, en la petite église catholique de Sinaia. Il est pour vous comme pour nous « le Pain de Vie… donné en nourriture pour la vie du monde » (Jn 6,41-51).

 

1.- Le Christ Pain de Vie avait été préfiguré déjà dans ce pain apporté du ciel mystérieusement au prophète Elie, découragé, déprimé après le massacre des quatre cents prophètes des baals, des faux dieux, sur le Mont Carmel, alors que, suite à ce massacre, il fuyait la colère de Jézabel et du roi Achab son époux. Dieu lui a remonté le moral et a refait ses forces par ce pain mystérieux, lui permettant ainsi d’arriver jusqu’au Mont Horeb après quarante jours de marche, pour le rencontrer, Lui Dieu qui se révélera comme un Dieu de patience et de miséricorde, non plus dans les éclairs, le tonnerre et l’ouragan comme à Moïse lorsqu’il lui confia les Table de la Loi, mais dans une brise légère (cf. 1 R 19,13).

Ainsi en est-il de Jésus, qui donne la Vie en se donnant Lui-même comme Pain de Vie : « celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jn 6,47); et cela tout de suite, maintenant. Grâce à lui, nous connaissons le Père que nous pouvons appeler « notre Père »; grâce à lui nous partageons donc la Vie même de Dieu.

C’est là la première grâce de ce jour : notre célébration affermit notre foi en Dieu notre Père, par le Christ qui nous donne la Vie de Dieu.

 

2.- Dans son annonce du Pain de Vie, nous venons d’entendre que Jésus précise : « celui qui croit en moi a la vie éternelle » (Jn 6,47). Jésus sollicite donc notre adhésion à sa Parole, dans la foi, qui est don de Dieu. La foi nous donne Dieu, car par elle nous recevons Dieu en nous; mais la foi aussi nous donne à Dieu, puisque par elle nous devenons ses enfants.

Aujourd’hui, il s’agit de la foi au Christ Pain de Vie. Jésus a dit : « Je suis le pain qui est descendu du ciel » (Jn 6,51). Ce Pain donne la vie de Dieu, car dit encore le Christ : « telle est la volonté de mon Père, que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle; et moi, je le ressusciterai au dernier jour » (Jn 6,40). Jésus répétera encore cette même vérité lorsqu’il affirme être le Bon Pasteur, tout entier préoccupé de la garde de ses brebis : « Mon Père, qui m’en a fait don, est plus grand que tout, et nul ne peut rien ravir de la main de mon Père, Moi et le Père, nous sommes un » (Jn 10,29-30).

Aussi, ce Pain de Vie qui est la Chair du Christ nous fait entrer dans la vie même de Dieu, si bien que nous pouvons l’appeler « Notre Père ». Saint Paul nous le rappelle dans sa lettre aux Éphésiens : « cherchez à imiter Dieu, puisque vous êtes ses enfants bien-aîmés; vivez dans l’amour comme le Christ » (Ep 5,1).

C’est là la deuxième grâce de ce jour: notre célébration stimule notre fidélité au Christ, et nous invite à nous engager plus intensément à vivre comme Lui, dans l’amour, dans le partage de la Vie même de Dieu qui est Amour (cf. 1 Jn 4,8 et 16), selon la belle définition de l’Apôtre saint Jean.

 

Conclusion :
Nous avons supplié Dieu Notre Père aujourd’hui, au début de notre célébration, de « faire grandir en nous l’esprit filial », pour que nous puissions partager toujours davantage la Vie éternelle, Sa Vie divine, dans nos actions quotidiennes. Aussi pouvons-nous dire avec davantage d’intensité, avec une foi renouvelée, notre prière de famille, le « Notre Père », parce que nous savons que Dieu Lui-même se donne en Pain de Vie, pour que nous soyons à notre tour, dans nos actions quotidiennes « bons comme du pain », bons comme le Christ, Pain vivant descendu du ciel.

Amen!

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *