Messe du 10e dimanche du temps ordinaire

 

Abbé Jean-Louis Hôte, église de Bussy, VD, le 10 juin 2012
Lectures bibliques : Genèse 3, 9-15; 2 Corinthiens 4, 13 – 5,1; Marc 3, 20-35 – Année B


Le texte de l’Évangile que nous venons de proclamer nous présente deux tableaux.
Une foule se rassemble autour de Jésus, attirée par le merveilleux qu’il opère: il guérit les malades, donne à manger à la foule, expulse les démons, fait des miracles… ; et pourtant c’est bien lui le fils du charpentier de Nazareth.
Ses parents sont très inquiets de tout ce qu’il fait : ce n’est pas habituel de voir de tels signes, ce n’est pas normal, « aurait-il perdu la tête ? » et ils sont là, dehors, pour le reconduire à la maison pour la tranquillité de tous, il dérange même sa propre famille : « Il a perdu la tête ».

Le second tableau : les scribes, qui viennent de Jérusalem – c’est-à-dire ceux qui connaissent les écritures, représentent ici l’autorité, la tradition – le dénoncent en disant qu’il agit et peut faire tout ce qu’il fait au nom de Satan et donc il incarne le mal. « Il a un esprit impur », disent-ils.

Dans ce contexte de suspicion et d’accusation de la part des scribes, il y a aussi la foule, une foule en admiration; et on signale à Jésus qu’au dehors, un peu à l’écart, sa mère et ses frères sont là qui participent à ce moment, un peu inquiets.
Jésus alors dit cette phrase qui dans sa bouche peu paraître dure vis-à-vis de sa propre famille : « Qui sont ma mère et mes frères ? » « Quiconque fait la volonté de Dieu, voilà mon frère, ma sœur, ma mère. »

Être un intime de Jésus, ce n’est pas seulement avoir des liens charnels avec lui : si l’on veut être de sa famille il faut faire la volonté de Dieu.
Ne disons-nous pas dans la prière de tous les chrétiens : « Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » ? Lorsque la volonté de Dieu sera faite sur la terre comme au ciel, le testament de Jésus – « Que tous soient Un » – aura son accomplissement. En effet, Jésus, la veille de sa mort lorsqu’il prononce sa grande prière au Père, son « testament », nous invite et nous commande de « nous aimer les uns les autres comme il nous aimés », tel est son désir, telle est son ultime volonté ; c’est ce qu’il a de plus cher à nous laisser.
Cette phrase, que nous avons entendu bien des fois, que nous chantons même, est-ce que nous la vivons ? Est-elle chair de notre chair ?

Concrètement Jésus nous invite à aimer notre prochain, celui que nous côtoyons, avec lequel nous vivons, avec lequel nous travaillons. Il s’agit de vivre nos relations quotidiennes « autrement », en faisant le premier pas vers l’autre, en aimant tous sans distinction, en pardonnant, et, quand les situations se font difficiles, en aimant encore ; car rien n’est petit de ce qui est fait par amour.
Jésus n’a-t-il pas dit : « Tout ce que vous avez fait au plus petit d’entre les miens, c’est à moi que vous l’avez fait » ?

 La volonté de Dieu peut être vécue par quiconque : jeune ou âgé ; malade ou bien portant, dans le quotidien de nos vies. A chaque instant de notre journée nous pouvons avoir la joie de dire et de redire notre « oui » à Dieu.
Pour que le passage de l’Évangile que nous avons lu aujourd’hui porte du fruit en nous, je vous propose que durant toute cette semaine nous nous efforcions de faire la volonté de Dieu qui consiste à aimer les personnes qui nous sont proches. Et les fruits en seront d’abord que la relation avec nos frères et avec Dieu grandira et nous seront les témoins et les porteurs de son Amour dans le monde. Alors Jésus pourra dire à chacun d’entre nous, en nous appelant par notre nom : tu es ma sœur, tu es mon frère, tu es ma mère, tu es de ma famille.

 

 

 

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