Messe des Rameaux et de la Passion

 

Abbé François Dupraz, à la basilique Notre-Dame, Lausanne, le 5 avril 2009
Lectures bibliques : Isaïe 50, 4-7; Philippiens 2, 6-11; Marc 14,1 – 15,47  – Année B

 

« L’abandon » du Christ en croix

S’il est, chers amis, une réalité qu’on voudrait éviter dans notre vie, c’est bien celle de la souffrance. Pourtant, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, elle survient… Elle survient et nous laisse parfois bien seuls, désemparés, impuissants.
En de tels moments apaisante est à nos côtés la présence d’un ami à même de partager nos peines jusque dans le silence de Son coeur !

Cet Ami doux, humble, compatissant et fidèle, de fait, nous l’avons tous ; pour beaucoup sans même le savoir…  C’est Jésus de Nazareth.
Jésus, le Christ qui, dans Son incarnation, s’est rendu si proche qu’Il a pris sur Lui nos propres souffrances jusqu’à crier : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

En ce cri – « Son » cri – le Fils unique de Dieu assume – diront plus tard bon nombre de  théologiens –  toutes nos souffrances. Il s’est fait souffrance avec  nous, pour nous. De fait, « c’était nos souffrances qu’Il portait, nos douleurs dont Il était chargé » écrit Isaïe.
Mais Sa douleur, « la » douleur du monde, ne le vainc pas. Dans un effort qui nous reste inconcevable, après s’être senti si éloigné de Son Père, Jésus croit. Il croit par-delà une souffrance sidérante à l’Amour de Son Père, s’abandonne à Lui, transforme la douleur en Amour et en Vie , nous rend enfants de Dieu, fait de nous des frères et nous ouvre le Ciel: « Père entre tes mains je remets mon esprit ». C’est ce mystère de mort et de résurrection que nous célébrons à Pâques.

Depuis lors chaque douleur – physique, morale ou spirituelle – est devenue en nous possibilité, de Lui déclarer notre Amour : « Dans cette douleur, Jésus abandonné, c’est Toi que je reconnais ; faisant Tienne ma souffrance, tu viens me rendre visite ; je la vis pour toi Jésus, c’est toi que je choisis, je te serre contre moi ». 

Si ensuite, comme Lui, nous continuons à aimer, à répondre à la grâce, à vouloir ce que Dieu veut dans le présent de notre vie, à vivre dans un éternel « pour Toi Jésus »… l’amour appelant l’Amour et le don de l’Esprit, la Vie prend le dessus, le Ressuscité resplendit au plus intime de nous-mêmes.
C’est là, à la discrétion de notre liberté – esquissé à grands traits – un chemin de foi, un chemin de vie, une ouverture sur le paradis… C’est là surtout une expérience à vivre. Vivons et nous comprendrons.
Sur ce chemin – étroit et resserré mais chemin de VIE… parce qu’avant tout chemin de Foi – je souhaite à tous une bonne semaine ; une semaine vécue à la lumière du Ressuscité ; une semaine « sainte », une sainte semaine. 
Amen.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *