Messe de Pâques

 


Abbé Pascal Desthieux, le 23 mars 2008, à l’église de Massonnens, FR
Lectures bibliques :
Actes des Apôtres 10, 34-43; Colossiens 3, 1-4; Jean 20, 1-9 – Année A

Votre époux, n’est-il pas mort il y a 2000 ans ?

On raconte qu’un scientifique allemand cherchait un lieu tranquille pour prendre sa retraite. Il avait fini par trouver une habitation qui se trouvait à proximité immédiate d’un monastère de Sœurs contemplatives.
L’homme n’était pas croyant. Mais ce lieu lui semblait idéal pour y poursuivre dans la paix ses recherches scientifiques. « Ici, au moins, je trouverai le silence dont j’ai besoin pour mes expériences. »
Ses prévisions ne se révélèrent que partiellement exactes. De fait, une grande partie de la journée respirait le silence, interrompu seulement par le son d’une cloche. Mais venait ensuite les récréations des moniales. Impossible alors de se protéger des effusions bruyantes de joie. L’explosion des rires des Sœurs traversait murs et fenêtres.
Pour le scientifique, la situation devint une vraie obsession. Il raisonnait : « ces femmes sont pauvres, elles mènent une vie austère, elle ne connaissent pas les plaisirs du monde. Comment se fait-il qu’elles soient si heureuses ? Il doit y avoir là-dessous quelque chose de spécial… »
Pour y voir clair, il décida d’en parler personnellement à la Mère abbesse. Celle-ci lui donna une explication très simple :
– Nous  sommes les épouses du Christ… 
– Mais  votre époux, lui objecta-t-il, n’est-il pas mort il y a déjà deux mille ans ?
– Excusez-moi, M. le Professeur, mais vous ne devez pas avoir été informé que trois jours après, il est ressuscité. Et nous sommes précisément témoins de ce qui s’est passé trois jours après sa mort.

La résurrection, c’est pour aujourd’hui !

  Aujourd’hui encore et de bien des façons, ce témoignage continue.
Aujourd’hui, dans cette belle église de Massonnens, nichée au sommet du village, entourée des prairies – aujourd’hui toutes enneigées – de la Glâne fribourgeoise, nous nous sommes rassemblés pour fêter solennellement la résurrection.

Nous ne serions évidemment pas là si le Christ n’était pas ressuscité. Il n’y aurait de toutes façons pas d’églises, et on ne verrait pas depuis ici les clochers des villages qui nous entourent.
Aujourd’hui, vous avez allumé votre radio, vous l’avez réglé sur la bonne fréquence. Ce matin, vous ne l’avez pas fait par habitude. C’est important, aujourd’hui, que vous puissiez fêter Pâques, et fêter avec nous. Evidemment, s’il n’était pas ressuscité, la messe et le culte ne ferait tout simplement pas partie de la grille de programmes d’Espace 2.
Aujourd’hui. C’est ainsi que commence la prière d’ouverture de cette messe de Pâques : « Aujourd´hui, Dieu notre Père, tu nous ouvres la vie éternelle par la victoire de ton Fils sur la mort, et nous fêtons sa résurrection. »
« Aujourd’hui » : ce premier mot indique que nous ne fêtons pas seulement un événement du passé : c’est aujourd’hui que cela se passe.
C’est aujourd’hui que Dieu notre Père nous ouvre la vie éternelle par la victoire de son fils sur la mort ! Le Christ n’est pas ressuscité seulement pour lui : par sa victoire sur la mort, il nous ouvre la vie éternelle ! C’est ce qui faisait dire à saint Paul, d’entrée de jeu, dans la lecture que nous avons entendue : « Frères, vous êtes ressuscités avec le Christ ».

Les deux dates essentielles du chrétien

Le cardinal Danneels, archevêque de Malines-Bruxelles, disait que pour chaque chrétien, il y a deux dates essentielles, deux dates fondamentales. Lesquelles ? La première, commune à tous, est celle de la résurrection du Christ, car depuis ce jour-là, la mort est vaincue. La seconde est celle de notre baptême, car depuis ce jour-là, nous participons à la résurrection qui est comme appliquée à nous, activée avant de ressusciter effectivement et de « paraître avec lui en pleine gloire », comme disait saint Paul.

La résurrection fait de nous des hommes nouveaux

Aujourd´hui, Dieu notre Père, tu nous ouvres la vie éternelle par la victoire de ton Fils sur la mort. La prière d’ouverture se poursuit ainsi : Que ton Esprit fasse de nous des hommes nouveaux pour que nous ressuscitions avec le Christ dans la lumière de la vie. 
C’est ce que je vous souhaite, à vous les paroissiens de Massonnens, à vous tous qui nous écoutez : qu’en fêtant la résurrection du Christ aujourd’hui, l’Esprit Saint fasse de nous des hommes nouveaux, des femmes nouvelles, que nous laissions derrière nous le « vieil homme », tout ce qui nous entrave, et que le Seigneur ressuscite ce qui est mort, cassé, meurtri, découragé en nous.
La fête de ce jour nous redit que nous sommes des hommes et des femmes qui n’allons pas vers le néant, mais qui ressusciterons « avec le Christ dans la lumière de la vie ». Soyons, comme ces Sœurs contemplatives, des témoins joyeux de cette Bonne Nouvelle ! Amen. Alléluia.

 

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