Messe de Pâques


Abbé Jean-Jacques Martin, à l’église Notre-Dame, Romont, 15 avril 2001.

Lectures bibliques : Actes 10, 34-43; Colossiens 3, 1-4; Jean 20, 1-9

Chers amis,

Pâques, c’est la fête ! Car Pâques c’est la vie, c’est le renouveau : tout devient possible. Il y a ce formidable besoin de vivre qui est en nous. Il y a cette espérance qui nous habite et qui est celle d’une certitude : la vie aura le dernier mot.
Pâques, c’est la fête ! Fête de toutes celles et tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, témoignent pour la vie contre toutes les formes de morts.

Pâques, c’est la fête pour nous tous chers amis : où que vous soyez, quoi que vous viviez, car nous tous, nous aspirons à ce que vive pleinement le meilleur, le plus profond de nous-mêmes, encore qu’il s’exprime, parfois ou souvent, difficilement.
Oui, cette aspiration subit pourtant de terribles secousses. La mort se fait parfois si menaçante qu’elle mobilise toutes les forces pour défendre ce qui reste de vie. Ou bien la mort a fait sonœuvre, le fait est là, brutal, semblant dénoncer l’illusion qui nous habite, brisant le rêve qui nous a fait vivre.

Pâques, c’est la fête parce que ce matin-là, Marie-Madeleine s’en vient en visite au tombeau de Jésus car elle ne peut pas se résigner. Son amour la pousse vers ce tombeau. Mais, stupeur : le tombeau est vide, ouvert, béant. On a roulé la pierre tombale ! Cette situation pourrait évoquer un trucage ou, si vous le préférez, une tricherie ou encore un macabre canular.
Comment réagir devant un tel scandale ? Aussi Marie-Madeleine court-elle annoncer la nouvelle à Pierre, qui sortant de sa réserve et de son peureux silence, se met en route avec Jean. Tous deux courent voir et constater sur place. Il faut dresser le constat de ce sacrilège. Les voilà face à l’énormité de l’événement. Et, nous dit-on, Jean vit. Il vit et il crut. Jean voit. Mais que voit-il ? Rien ! Il n’y a justement rien à voir. Pourtant ce qu’il voit l’amène à croire.

Je ne sais pas qui a inventé l’expression de tombeau vide. Car il ne l’est pas, précisé-ment ! Il n’est pas vide, le tombeau n’est pas muet, le tombeau n’est pas creux. Il parle, il parlera. Il nous parle aujourd’hui encore. Même si cela nous déconcerte, nous dérange, ne nous laisse pas tranquille.

Il n’y a pas des témoins de la résurrection. Il n’y a que des témoins du ressuscité. Il n’y a pas de preuves matérielles de la résurrection, il y a la foi de ceux qui ont expérimenté Jésus ressuscité. Et ainsi, croire en Jésus ressuscité, c’est, sur le témoignage des apôtres :

– croire que Jésus est vivant aujourd’hui. Il a traversé la mort, il est devenu source de vie nouvelle pour toute l’humanité
– croire qu’en Jésus, mort et ressuscité, un destin nouveau nous est offert
– croire que nous-mêmes avec le Christ, nous sommes ressuscités.

Ainsi, avec le Christ nous sommes ressuscités. C’est la Bonne Nouvelle de Pâques. Ce n’est pas une promesse pour après la mort. C’est une réalité pour aujourd’hui, accessible seulement à ceux qui vivent de Jésus ressuscité, qui consentent à entrer dans cette expérience de vie nouvelle.

Ce tombeau ouvert ouvre notre esprit et notre cœur. Notre mémoire prend vie et reprend vie.
Allons parmi les peuples du monde et proclamons la paix ! La paix du Christ demeure en vos cœurs jusqu’à la fin des temps, chers amis ici présents, et ici présents par les ondes.
Il est vivant, ressuscité : paix du monde !
Il est vivant, il a parlé : joie profonde !

 

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