Messe de Noël (Aurore)

 


Chanoine Olivier Roduit, le 25 décembre 2007, à l’abbaye de St-Maurice
Lectures bibliques :
Isaïe 62,11-12; Psaume 97; Tite 3,4-7; Luc 2,15-20 – Année A

Frères et sœurs, chers amis,

Même si la matinée est déjà bien avancée, en ce jour de Noël, nous avons choisi de célébrer ce matin la messe de l’aurore. Tout à l’heure, à 10h30, la Basilique sera à nouveau remplie pour la grande messe pontificale du jour de Noël, avec la belle lecture du prologue de l’Évangile de saint Jean, cette magnifique méditation sur le Verbe fait chair.

Mais pour l’instant, nous en sommes à la messe des bergers. Après les anges qui ont illuminé la messe de minuit, ce sont maintenant les chevriers et les pastoureaux qui sont au premier plan dans ce récit d’Évangile. Avec eux, nous sommes appelés à la contemplation, à la louange et à l’action, alors que Marie nous convie à la méditation.

Personne, de tous ces personnages, ne s’attendait à vivre ce qu’ils ont vécu cette nuit-là ! Oh, Marie sentait bien que son enfant était prêt de naître, mais les bergers étaient comme d’habitude à leur travail dans les champs.

« Un silence paisible enveloppait toute chose, et la nuit était au milieu de son cours rapide. Alors ta Parole toute-puissante, Seigneur, s’élança de ton trône royal. » (Sg 18,14-15) Cette magnifique formule du livre de la Sagesse exprime bien la surprise de cette belle nuit sainte !

Puissions-nous, frères et sœurs, ressentir la même surprise, la même soif de recevoir la visite du Seigneur. Voici que nous sommes blasés, comblés de tous biens et dans un état de confort comme il n’a jamais été donné de vivre jusqu’à maintenant. Et le gros problème de la société actuelle est celui de la diminution de la natalité, nous obligeant, par la force des choses, à devoir travailler plus longtemps avant la retraite, puisqu’il y a de moins en moins de jeunes pour cotiser en faveur d’une population vieillissante toujours plus nombreuse.

Après la divine visite des anges, les bergers auraient pu tout aussi bien rester chez eux, à s’occuper de leurs soucis bien réels. Mais voici qu’ils se sont mis en route pour aller découvrir cette merveilleuse nouvelle que le Seigneur voulait leur faire connaître. Ils se hâtèrent d’aller trouver le nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Spectacle bien minable aux yeux du monde, mais pourtant nouveauté sensationnelle !

Oh oui, puissions-nous accepter que Dieu s’engouffre dans les petites failles des carapaces de nos certitudes toutes faites et de notre égoïsme bien satisfaisant. Laissons la lumière éclairer nos obscurités !

 

Au cœur de cette nuit sainte, une lumière nouvelle a resplendi sur le monde ! Oui, avec les bergers, avec le psalmiste chantons : « Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations ; la terre entière a vu la victoire de notre Dieu ! » (Psaume 97).

Dieu n’a pas gardé pour lui sa puissance. Il nous a manifesté sa bonté et sa tendresse en la personne de ce petit enfant, de Jésus. Lui, invisible, se laisse voir, se manifeste en Jésus. Et voilà que Dieu n’est pas un concept, ou un être froid et abstrait, une idée imaginée par les hommes. Dieu est une personne et il se manifeste en libérateur, nous sauvant de nos captivités intérieures. Et ce salut n’est pas réservé à une élite, mais bien au monde entier. Cette parole retentit jusqu’aux extrémités de la terre, jusqu’aux extrémités de nos cœurs : « Voici ton Sauveur qui vient… et tu seras appelée La-Ville-qui-n’est-plus-délaissée ! »

Oui, frères et sœurs, à Noël, une lumière nouvelle nous envahit ! Et ce n’est pas seulement parce que la lumière du jour reprend le dessus sur la nuit, mais bien parce que le Verbe s’est fait chair. Nous l’avons exprimé dans l’oraison d’ouverture : cette lumière éclaire déjà nos cœurs par la foi, qu’elle puisse resplendir maintenant dans toute notre vie ! Que la Parole de Dieu resplendisse jusqu’aux extrémités de nos activités humaines les plus diverses, les plus difficiles et les plus douloureuses.

Oui, chers amis, plus rien n’est comme avant. Au cœur de la nuit, Dieu s’est manifesté aux hommes dans la crèche de Bethléem. Un jour définitivement nouveau se lève sur le monde !
Avec Marie, retenons bien tous ces événements, méditons-les sans cesse dans notre cœur. Avec les bergers qui repartent à leur travail, glorifions et louons Dieu pour tout ce qu’il nous a été donné d’entendre et de voir.

Laissons la lumière nouvelle nous envahir ! Mettons-nous à l’école de l’Enfant Dieu.

 

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