Messe de la Sainte Trinité

 

 

Abbé Philippe Rebetez, à l’Abbatiale de Ste-Ursanne, le 18 juin 2000

Lectures bibliques : Dt 4, 32-40; Rm 8, 14-17; Mt 28, 16-20

Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes …

Vous le voyez, Dieu ne s’impose pas… il se révèle, il tente de se dire à notre cœur, au plus profond de nous-mêmes, là où l’homme frémit lorsqu’il est incertain de son regard, de sa pensée. Mais à celui qui risque un pas dans la pénombre de soi, le sentier se révèle ferme et s’éclaire peu à peu. Car notre Dieu est un Dieu qui ne s’impose pas, mais qui voudrait se faire connaître à tous, et à toutes les nations. Que nous soyons musulmans, juifs ou chrétiens, nous pouvons accueillir cette affirmation de Moïse qui nous dit : Sache donc et médite cela dans ton cœur : Le Seigneur est Dieu, là-haut dans le ciel, comme ici-bas sur la terre, et il n’y en a pas d’autre. Dieu est unique ! Mais les chrétiens sont les seuls à affirmer que Jésus est Dieu, et que par l’Esprit, il est entièrement avec nous jusqu’à la fin des temps.
Nous croyons donc en un Dieu Père, qui nous aime, qui est à l’origine de la vie.
Nous croyons en un Dieu qui s’engage à un moment donné de l’histoire, c’est Jésus.

Nous croyons en un Dieu Esprit, qui est en permanence avec nous, dans l’espace et le temps.
Cette façon d’être de Dieu, les apôtres l’ont formulée selon le Christ, et ils baptisent ainsi : au nom du Père, du Fils, et du Saint-Esprit.
Un Dieu unique en trois personnes.

Ainsi, Dieu fait vraiment tout ce qu’il peut pour se communiquer à nous; pour se communiquer à cette humanité qu’il aime. Et si Jésus est retourné vers le Père, c’est précisément pour se rendre présent à tous, partout et en même temps.
Ne cherchons pas trop loin. Vous pouvez entendre un enfant qui vous dit : alors il est là, partout, mais aussi dans mon cœur. Regardez les fiancés : eux aussi découvrent un esprit nouveau qui les poussent à la joie… à la confiance en l’autre, à la vie.

Cette présence du Christ par son Esprit se fait un peu comme celle d’un ami, dont les regards, les paroles, nous envahissent et nous communiquent joie, ou refont nos forces.
Il y a huit jours, je donnais le Sacrement des malades à une personne âgée et, hier, un membre de sa famille me disait : il voudrait vous revoir pour prier. Cette rencontre a été tellement importante pour lui, qu’il redécouvre la présence et l’amour de Dieu, sa tendresse.
Jésus, qui a pris ainsi l’initiative de se faire connaître, a remis aux apôtres « tout pouvoir » comme il dit, celui qu’il a reçu du Père, celui qui unit désormais le ciel et la terre.
Allez-y, leur dit-il, faites des disciples. Faites comme moi, apprenez-leur les paroles que je vous ai laissées, mes commandements d’amour, la paix que je souhaite pour tous !
Répandez ma puissance de tendresse, comme une semence sur toute la terre.
Baptisez ! C’est-à-dire plongez toute femme, tout homme qui le souhaite, dans l’amour qui m’unit au Père et qui s’appelle l’Esprit. Respirez ma présence ! Laissez-vous habiter par mon Esprit ! Communiquez-le, transmettez-le !
Et ce n’est pas étonnant si les chrétiens, en cette année 2000, jubilent, disent leur joie. Ils ont fait l’expérience de la présence de Dieu .Et on voit des rassemblements de chrétiens, heureux de dire la confiance qu’ils ont en Jésus-Christ.

Il y a 15 jours, à Fribourg, des milliers de personnes ont célébré dans la joie, le désir d’un renouveau pour la vie de leur diocèse.
A Pentecôte, tous les diocèses de France ont manifesté, chacun à sa façon, l’événement. Et aujourd’hui, en ce moment même à Soleure, et dans nos paroisses, c’est notre diocèse de Bâle qui vit la fête et se rappelle, sur l’invitation de l’Evêque, combien il est essentiel de « vivre en tant que baptisés » pour dire au monde cette présence de Dieu.
Dieu est là, sachons le voir !

Son Esprit, qui ne s’impose pas, nous est offert. C’est le message de l’ensemble des chrétiens. Ils veulent dire au monde que, malgré leur faiblesse, ils devinent et reconnaissent cet Esprit de Dieu qui s’offre à eux, et à toute l’humanité ! Malgré, et aussi avec leurs doutes, ils veulent proclamer que c’est un long chemin qui a commencé hier, qui se vit aujourd’hui et se continuera demain…
Parfois, il faut savoir patienter, il y a des déserts qui durent longtemps ! Moïse en sait quelque chose, lui qui subissait les récriminations, pendant 40 ans, de ceux qu’il conduisait à la terre promise.

Et je crois que chacun, chacune d’entre nous peut penser au désert qu’il vit, ou qu’il a vécu à un certain moment de sa vie.
Et pourtant, discrètement, l’Esprit me presse aujourd’hui à ouvrir mon cœur, pour me mettre en communion avec Dieu, tel qu’il
est : discret, patient, mais toujours fidèle.

Sans s’imposer, Jésus dit : « Voici que moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps ».
Il m’est donc possible d’entrer en relation avec lui.
Il m’est possible de l’accueillir.
Voilà la Bonne Nouvelle qui nous est adressée en ce dimanche !

PROFESSION DE FOI

Avec l’expression des enfants : Aurélie, Marine, Anaïs, Laurène, avec celles et ceux qui depuis 2000 ans ont fait l’expérience de la présence de Dieu, affirmons et confessons notre foi :

1. Je fais confiance à Dieu.
Il invente la vie.
Il nous remplit de tendresse.
Il a créé la terre, et il nous aime.
C’est ce Dieu d’Amour qui me plaît !

2. Je fais confiance à Jésus.
Il est notre ami.
Il nous apprend à faire la paix.
Il nous a montré comment on peut s’aimer
les uns les autres.
Ce Jésus, il est super et me fait plaisir !

3. Je fais confiance à l’Esprit Saint.
Il est le souffle de Dieu sur la terre,
invisible, mais fort.
Il habite notre cœur et nous aide à
retrouver la joie quand des fois c’est difficile.
Cet Esprit-là, il me plaît !

4. Je fais confiance à la grande famille
des amis de Jésus.
On l’appelle l’Eglise.
Elle rassemble le monde de tous les pays.
Elle voudrait qu’on se respecte tous.

 

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