Messe de la fête fédérale d’action de grâces

 

Mgr Joseph Roduit, à l’abbaye de Saint-Maurice, le 18 septembre 2005

Lectures bibliques : Isaïe 55, 6-9; Philippiens 1, 20-27; Matthieu 20, 1-16 – Année A

Présentation de la lettre pastorale des évêques suisses.

Chères auditrices, chers auditeurs,
Chers frères et sœurs,

Nous avons l’habitude d’entendre la lecture de lettres de saint Paul envoyées aux Romains, aux Corinthiens ou autres Ephésiens. Un peu de la même manière, les évêques suisses écrivent, au moins une fois par an, une lettre commune à tous leurs fidèles.
La lettre de cette année est intitulée : « Vos pensées ne sont pas mes pensées ».

J’aimerais aujourd’hui vous la présenter et en lire de larges extraits.

Un premier chapitre est intitulé :
C’est en nous tournant vers Dieu que nous pouvons Le rencontrer.
« Pendant longtemps, disent les évêques, il n’était pas très à la mode de parler de foi et d’expérience personnelle avec Dieu. Aujourd’hui on rencontre des chrétiennes et des chrétiens , ainsi que des croyants d’autres religions, qui cherchent une profondeur à leur vie. Des cours, des publications, des conférences essayent de répondre à leur quête spirituelle. C’est une chance particulière pour l’Eglise. Il importe de faire l’expérience de la rencontre personnelle avec Dieu.

Que la fête de ce jour nous encourage à revenir vers le Seigneur qui aura pitié de nous. « Menez une vie digne de l’Evangile du Christ » nous dit saint Paul (Phil.1,27) Il s’agit de nous convertir et la conversion demande du courage. Nous devons reconnaître avoir pris parfois de mauvais chemins. Mettons-nous ensemble pour chercher Dieu, ce Dieu qui ne se laisse enfermer dans aucune représentation humaine. Voilà un défi pour l’Eglise de notre temps.

La recherche de Dieu
Bien des gens ont de la peine aujourd’hui avec l’Eglise. Ils ont l’impression qu’on leur prêche un Dieu différent de celui qui leur a été présenté au catéchisme. Dieu n’est pas celui qu’on imagine ni même celui que s’en représente la majorité.

Le prophète Isaïe nous rapporte ces paroles du Seigneur :
« Mes pensées ne sont pas vos pensées. Vos voies ne sont pas mes voies…Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont élevées mes voies au dessus de vos voies, mes pensées au-dessus de vos pensées » (Isaïe 55,8)

Jésus nous révèle le Père
Dieu est autre, il est le Tout-Autre. La vie avec Dieu est une expérience forte et l’Eglise ne nous en donne pas assez souvent le témoignage. Or nous connaissons Dieu par Jésus-Christ qui est venu nous révéler l’amour du Père. Lors de sa rencontre avec les jeunes à Berne en juin 2004 à Berne, le pape Jean Paul II leur a dit :
« La juste formulation de la question n’est pas « Qu’est-ce que la vérité ? mais Qui est la vérité ? Car la Vérité est Jésus Christ lui-même, venu dans le monde. »

Nous pouvons entrer en confiance avec Jésus en cherchant à le rencontrer. Il s’agit de découvrir le visage du Christ dans notre quotidien : dans sa Parole, dans les sacrements, dans l’Eglise, mais aussi dans chaque homme et chaque femme, en particulier chez les pauvres, les souffrants, les étrangers, les nécessiteux.

Il y a plusieurs modes particuliers de rencontre avec le Christ :

D’abord la méditation de la Parole de Dieu. Même si elle n’est pas toujours facile à comprendre. L’évangile de ce jour en est un exemple. »
Je dois avouer que personnellement j’ai quelques difficultés de compréhension de l’évangile de ce jour : la parabole des ouvriers de la onzième heure. J’ai comme vous, j’imagine, un peu de peine à comprendre cette justice divine qui ne respecte pas le principe : « A travail égal, salaire égal ».
C’est qu’il ne faut pas prendre au pied de la lettre cette parabole qui ne parle pas de justice sociale ou salariale. Les Juifs prétendaient être les premiers dans la vigne du Seigneur et auraient donc droit à un salaire préférentiel. Jésus montre que des païens de la dernière heure, les convertis du soir de leur vie ont droit au même Royaume. A savoir que Dieu peut pardonner au dernier moment, certains ont de la peine à comprendre à quoi leur sert tant de vertus.

Vivre de la rencontre avec le Christ, centre de nos vies
Mais, reprenons le texte des évêques suisses :
« Le sens de la foi n’est pas le résultat d’une décision de la majorité, mais le fruit d’une profonde relation avec le Dieu vivant. L’Eglise doit nous aider à cette rencontre personnelle avec le Christ : l’adoration devant le tabernacle nous y aide profondément. Nous sommes Eglise parce que le Christ nous a appelés à faire partie de cette communauté à laquelle il continue de dire aujourd’hui encore : « Voici que je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde » (Matt. 28.20). C’est une invitation à dépasser nos petits problèmes et nos mesquineries envers l’Eglise. Aidons-nous plutôt à vivre notre vocation et à assumer notre responsabilité dans l’ensemble de l’Eglise. Redécouvrons la catholicité de l’Eglise tout entière et valorisons avec reconnaissance la diversité de notre Eglise en Suisse. Soignons la communion avec l’Eglise universelle.
Voilà ce qui nous tient à cœur, à nous évêques. »
Et, ouverts à l’œcuménisme, les évêques ajoutent : « Nous avons la chance de recevoir beaucoup de la part d’autres Eglises locales et nous pouvons échanger nos expériences et nos richesses. »

Communiquer et s’informer à la source
Frappés par le fait que des catholiques se contentent des échos de la presse, en ce qui concerne l’enseignement de l’Eglise, ils ajoutent :
« Aujourd’hui, nous avons la possibilité de nous informer de la vie de l’Eglise à la source. Nous pouvons consulter directement et personnellement les documents de l’Eglise. »

Conclusion
Et les évêques de conclure :
Chers frères et sœurs, Dieu est toujours autre, toujours différent de ce que nous pensons. Ne mettons pas de limites à son action en nous et dans le monde. Soyons sûrs de sa parole, car il a dit, et nous le répétons : « Je suis avec tous les jours, jusqu’à la fin du monde ».

 

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