Messe de la fête de l’Ascension

 

Jean-François Lovis, diacre, à l’église de Courrendlin, JU, le 25 mai 2006
Lectures bibliques : Actes 1, 1-11; Ephésiens 4, 1-13; Marc 16, 15-20- Année B

Frères et sœurs,
Chers auditeurs,

En cette fête de l’Ascension, nous célébrons Jésus, notre Seigneur. Il était descendu jusqu’au plus bas, partageant avec les criminels une mort infâme. Mais voici : Il est monté jusqu’au plus haut, dans la Gloire de Dieu son Père et notre Père.

Il avait revêtu la plus extrême humilité, s’était dépossédé de lui-même jusqu’à mourir sur une croix, or Dieu l’a couronné de gloire, lui donnant le Nom qui surpasse tout nom.

La fête de l’Ascension nous dit donc quelque chose d’essentiel sur la personne de Jésus. Celui qui a partagé notre condition humaine, qui s’est affronté à ses limites, au mal capable de tout détruire, même l’innocent, partage maintenant la gloire de Dieu. Aussi, quand nous disons ensemble qu’il est monté au ciel et qu’il est assis à la droite du Père, nous proclamons avant toute chose qu’il est le Seigneur.

Dans un premier temps, comme pour les apôtres qui regardaient le ciel, l’Ascension tourne notre regard vers le Christ ressuscité. C’est lui le cœur de notre foi.

Dans un deuxième temps, comme pour les apôtres, l’Ascension tourne notre regard vers la terre… « Vous serez mes témoins jusqu’aux extrémités de la terre. »

La mission de Jésus en effet sera dorénavant celle de son Eglise. Son départ ne sera pas absence puisqu’il agira à travers ceux et celles qui deviendront ses disciples.

Ils annonceront l’Evangile aux hommes et aux femmes de tous les temps, et les signes qu’ils accompliront seront en continuité avec ceux qui accompagnaient la Parole de Jésus :
Chasser les esprits mauvais, n’est-ce pas le combat, encore aujourd’hui de tous ceux et celles qui luttent contre le mal et l’oppression ? N’est-ce pas d’ailleurs un combat qui doit commencer par nous-mêmes ?
Parler en langues, une langue que tout le monde comprenne, celle du cœur, de la tendresse, de l’espoir, n’est-ce pas susciter un monde plus beau, l’aider à s’élever ?
Imposer les mains aux malades, soigner, guérir, venir au secours de ceux et celles qui sont dans la détresse, n’est-ce pas un des signes de l’Esprit de Jésus à l’œuvre en ce monde ?
Dominer le poison de la violence et de l’injustice, voilà aussi une des tâches qui attendent ceux qui veulent manifester la victoire du Ressuscité !

Nous qui sommes baptisés, frères et sœurs, nous sommes unis au Christ, associés à sa descente au cœur de nos réalités quotidiennes pour que notre vie s’ouvre dans l’espérance, pour qu’elle s’épanouisse avec les autres dans des liens de respect, d’amour et de paix.

L’œuvre du Christ est déposée entre nos mains. Voilà notre vocation de baptisés que l’Eglise nous rappelle tout au long de cette année 2006. Dans la force et la lumière de Celui qui est monté auprès du Père, nous pouvons prendre notre part pour susciter la vie là où elle se défait sous la pression des intérêts divers, pour humaniser notre terre en reconnaissant à chacun sa dignité.

Comme les apôtres, nous recevons toujours à nouveau cet appel : « Pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? » Cet appel nous délivre de toute tentation d’évasion.

Jésus nous attend en effet dans notre vie de chaque jour, non pas comme un bon souvenir, non pas pour garantir le succès de nos entreprises, ni pour nous donner des réponses toutes faites à nos questions actuelles, telles que l’éducation de nos enfants dans une société en pleine mutation ou la réussite de notre vie conjugale. Non, il est là tout simplement selon sa promesse : « Je suis avec vous jusqu’à la fin des temps. » Par son Esprit, il est avec nous dans nos tâtonnements et dans nos recherches pour que nous puissions gérer de façon responsable et humaine notre vie et notre monde.

En fêtant l’Ascension du Seigneur, nous regardons aussi le bout du chemin de Jésus. Notre frère aîné est parvenu au terme. Nous sommes entraînés dans son sillage : « Quand je serai élevé de terre, j’attirerai tout à moi », disait-il. Nous connaissons dès maintenant le but de notre marche en avant.

Mais pour l’instant, dans la paix et la joie, comme les apôtres, poursuivons l’œuvre du Seigneur sur cette terre. Il nous l’a confiée. Participons à sa lente ascension vers le Père, dans le Christ notre Seigneur. Amen

 

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