Célébration oecuménique pour la signature de la Charte oecuménique européenne

  par les délégués des 10 Eglises membres de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse
 

 

Mgr Amédée Grab et le Pasteur Thomas Wipf, à la Collégiale St-Ursanne, JU, le 23 janvier 2005
Lectures bibliques : 1 Corinthiens 3, 3-11; Jean 7, 37-39 – Année A

 

Mgr Amédée Grab, président de la Conférence des évêques suisses et président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe.

Demeurons, frères et sœurs, dans la lumière de l’Esprit-Saint que le Christ lui-même nous a promis.

A aucun moment de la vie en Eglise – à aucun moment de son histoire – cela n’a été facile.

Dès lors, S. Paul a raison de nous rappeler ce qui devrait être une évidence pour les chrétiens :

« Nul ne peut poser d’autre fondement que celui qui est en place: Jésus Christ. ».

L’apôtre est explicite : « Vous avez tort de vous disputer en disant ‘Moi, j’appartiens à PauI’, ‘Moi, à Apollos‘, car nous sommes tous les deux des serviteurs par qui vous avez été amenés à la foi: chacun a agi selon les dons que le Seigneur lui a accordés. »

Ce message de l’apôtre Paul à la communauté de Corinthe, c’est le texte que proclament toutes les Eglises en cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens. C’est le message choisi par la Communauté de travail des Eglises chrétiennes en Suisse, en ce dimanche où elles signent la Charte Oecuménique européenne.

La Charte est un engagement commun en vue d’une collaboration croissante entre les Eglises en Europe. Cette collaboration n’est pas à inventer : elle existe, elle résiste, elle se fait plus étroite malgré les difficultés qui renaissent ou persistent. Mais elle est surtout une exigence à laquelle nous devons nous soumettre, celle que la Charte reprend de la Lettre aux Ephésiens:

« Appliquez-vous à garder l’Unité de l’esprit par le lien de la paix ».

Un seul Corps, un seul Esprit, une seule espérance, une seule foi, un seul baptême: un texte fort, toujours à répéter, pas pour nous bercer, mais pour nous réveiller, nous stimuler.

A partir de l’unité qui existe, il faut progresser. Sans la prière nous n’arriverons à rien » : Si le Seigneur ne bâtit la maison, ses bâtisseurs travaillent pour rien » (Ps 127).

L’unité visible et complète – qui ne sera pas l’uniformité totale – ne peut que nous être donnée. Il faut donc la demander. Mais il faut aussi nous mettre à son service. Comme Paul, Apollos, et tous ceux et celles qui ont suivi et suivront. Il faut bâtir, chacun selon sa vocation: Nous voici représentant dix Eglises, confessions, communautés de foi. Nous nous rappelons que le seul Dieu et Père demeure en tous, et agit par tous. Nous mettons en commun nos traditions, nos forces et notre espérance. Nous savons que Dieu ne peut régner sur tous que si tous s’ouvrent à son bon vouloir, et que si l’unité croît du dedans.

Le fondement en place, le seul possible, est Jésus Christ. Nous ne voulons, par cette signature et notre collaboration, faire que ce qu’Il veut. Mais le faire mieux, avec plus d’ardeur et de courage, puisque nous sommes appelés à une seule espérance. Nous nous demandons: Sommes-nous un signe d’espérance?

La soif de Dieu fait explorer, chez nous aussi, tant de chemins nouveaux et divers. Les médias nous ont rappelé, à la veille de Noël, que les Eglises reconnues fondent comme neige au soleil, ou en tout cas doivent se remettre en question. Nous y sommes prêts, non pas pour sauver nos effectifs, mais pour que le message soit entendu, colle à la vie, réponde aux peurs et attentes. Et pour que la volonté de Dieu soit faite. Les Eglises et communautés chrétienne, quel que soit leur statut juridique, présentes ou non au sein de la Communauté de travail, bâtissent, chacune selon sa vocation, la maison que Dieu construit sur le seul fondement en place: Jésus Christ.

Au nom de Dieu, il nous faut appeler: appeler à la foi, à l’espérance, à la charité. Nous signons la Charte pour avancer

dans la vie de chaque Eglise,

dans la responsabilité commune

dans la fidélité à Celui qui règne sur tous

par la force de son amour.

Amen

 

Liminaire à la lecture des Douze engagements de la Charte œcuménique européenne par le pasteur Thomas Wipf, président du conseil de la Fédération des Eglises protestantes de la Suisse

La Charte œcuménique qui porte le sous-titre : « Lignes directrices en vue d’une collaboration croissante entre les Eglises en Europe“ déclare ceci : « En notre qualité de Conférence des Eglises Européennes (KEK) et de Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), dans l’esprit du message des deux Rassemblements œcuméniques européens de Bâle en 1989 et de Graz en 1997, nous sommes fermement décidés à maintenir et à développer la communion qui a grandi entre nous ».

La charte œcuménique a été solennellement signée en 2001 à Strasbourg avec la recommandation que les Eglises d’Europe l’établissent comme texte de base pour la collaboration œcuménique. Les membres de la Communauté de travail des Eglises chrétiennes de Suisse assument cette invitation et signent la charte en cette Semaine de l’unité 2005.

De nombreuses formes de collaboration œcuménique ont déjà fait leurs preuves. Mais nous ne devons pas simplement en rester là. Nous voulons être fidèles à la prière de Jésus : il prie son Père pour que ses disciples soient un, afin que le monde croie. La recherche de l’unité, qui prend en compte la diversité et la valorise, est un témoignage qui aide nos contemporains à croire. Les douze recommandations de la Charte montrent ce que les Eglises en Europe ont en commun. Chrétiennes et chrétiennes vivent et agissent avec une espérance commune. Mais les Eglises se font un devoir de changer de perspective : en se fondant sur la Charte, les Eglises n’ont plus à justifier pourquoi elles agissent en commun, mais elle ont à expliquer pourquoi elle prennent des chemins singuliers. Avec les signatures d’aujourd’hui, les Eglises donnent aux hommes le courage d’aller ensemble et plein de respect sur les chemin du témoignage œcuménique. La Communauté de travail recommande à ses membres au plan cantonal et au plan local d’étudier la Charte et d’en vivre.

 

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *