5e dimanche du temps ordinaire

 
Messe de l’apostolat des laïcs

M. Paul Demierre, église St-Jean, Fribourg, le 5 février 2012
Lectures bibliques : Job 7, 1-7; 1 Corinthiens 9, 16-23; Marc 1, 29-39 – Année B

Quand on m’a proposé de donner un témoignage à l’occasion du dimanche de l’apostolat des laïcs, j’ai été étonné car je n’étais pas bien au clair sur ce que l’Eglise entend par ce terme d’apostolat des laïcs. Mais j’ai pensé que ce serait l’occasion d’y réfléchir.

Saint Paul, dans sa lettre aux Corinthiens dont nous venons d’entendre un extrait, dit, dans une formulation sans détour, qu’annoncer l’Evangile s’impose à lui et qu’il s’acquitte ainsi de la charge que Dieu lui a confiée. L’Eglise nous dit que nous avons reçu par notre baptême la mission d’annoncer l’Evangile. Comme beaucoup d’entre vous, je n’ai pas appris à annoncer l’Evangile par mes paroles. Que puis-je et que dois-je donc faire? Durant sa vie terrestre, le Christ n’a cessé d’aimer en paroles et surtout en actes tous ceux qu’il rencontrait, puis il est mort par amour de tous les humains; c’est ma conviction, ma foi.

Chacun de nous l’expérimente: il est bien difficile d’imiter l’exemple du Christ, même un tout petit peu. C’est même souvent désespérant puisque l’on retombe dans les travers qui relèvent de notre nature humaine. Mais on peut retenir de l’exemple du Christ et des innombrables personnes qui ont cherché et cherchent encore aujourd’hui à marcher dans ses pas, que se mettre un tant soit peu au service des autres est une manière d’être témoin de l’Evangile. Bien sûr cela se vit d’abord dans les familles, sur les lieux de travail, dans les loisirs, etc. Au sein de l’Eglise, de ses diverses structures telles que les diocèses et les paroisses, cet esprit de service est également nécessaire. Cela pas seulement pour compenser la raréfaction des vocations religieuses car, comme l’écrit André Gouzes dans son ouvrage « Une Eglise condamnée à renaître », pourquoi attendre un retour des clercs pour refonder l’Eglise? Celle-ci requiert d’abord une âme, non pas un corps de fonctionnaires. Il lui faut des prophètes, des poètes, des hommes et des femmes, des amants de la vie, prêts à donner pour le service de leurs frères. Aujourd’hui l’Eglise encourage cette manière de vivre l’Evangile. Elle offre aux laïcs de nombreuses possibilités de concrétiser l’envie de s’engager.

Il m’a été donné, il y a peu d’années, d’entrer dans le chœur mixte de notre paroisse. Honnêtement, je n’ai pas pensé que je m’engageais ainsi de manière importante au service de la communauté des chrétiens. Le bonheur de chanter de la musique sacrée et de le faire avec des personnes qui allaient devenir des amis, était prépondérant. Mais j’ai vite ressenti que je faisais partie d’un groupement paroissial sur lequel on compte. La confiance de la part des autorités ecclésiastiques et paroissiales, des prêtres, des religieux et religieuses avec lesquelles nous collaborons est importante et très motivante. J’avais déjà ressenti cela, il y a quelques décennies, notamment dans mes engagements de responsable scout dans une paroisse. Dans nos paroisses, des laïcs oeuvrent en toute discrétion au sein de structures d’aide sociale, telles les Conférences St-Vincent de Paul et les groupes de visite aux malades, dans la diaconie auprès des personnes âgées ou encore les catéchistes et autres personnes engagées dans la pastorale auprès des enfants et adolescents, tous ceux et celles que l’on appelle « engagés ». Je suis sûr que ces chrétiens ressentent un bonheur profond en vivant et partageant ainsi leur foi. Ces choix d’engagement en tant que laïcs sont personnels. Ils offrent en retour des occasions de rencontrer des frères et des sœurs, de s’exprimer, d’être créatif, de développer des dons, de recevoir autre chose par rapport à la vie de tous les jours, quelque chose qui a de la saveur.

Notre paroisse est dédiée à saint Jean-Baptiste, ce précurseur qui annonçait le Christ venu parmi les siens. N’est-ce pas à nous, chrétiens du XXIe siècle, de continuer cette annonce? Nous pouvons le faire – comme le disait dans une récente homélie le chanoine Claude Ducarroz, curé modérateur de notre unité pastorale – en démontrant à nos contemporains que la joie consiste en la simplicité de vie, en la satisfaction d’être solidaires et miséricordieux, dans le bonheur d’être ensemble.

 

 

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